Manifestations réprimées L'armée birmane sort les muscles 

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27.3.2021 - 06:37

L'armée birmane s'est livrée samedi à une démonstration de force à l'occasion de la «journée des forces armées». Elle a fait défiler un impressionnant arsenal à Naypyidaw, alors que des manifestations étaient durement réprimées dans plusieurs autres villes du pays.

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Des manifestations se sont déroulées dans plusieurs villes de Birmanie.
Des manifestations se sont déroulées dans plusieurs villes de Birmanie.
ATS

La Birmanie est traversée par une grave crise depuis qu'Aung San Suu Kyi a été évincée du pouvoir par un coup d'Etat militaire le 1er février. Les militants pro-démocratie avaient appelé à une nouvelle série de manifestations samedi, jour où l'armée organise tous les ans un gigantesque défilé militaire dans la capitale.

Aux premières heures du jour, des milliers de soldats, des chars, des missiles et des hélicoptères se sont succédé sur une immense esplanade, où était réuni un parterre de généraux et leurs invités, parmi lesquels des délégations russe et chinoise.

Le général Min Aung Hlaing, chef de la junte au pouvoir, a de nouveau défendu l'organisation du coup d'Etat en raison de la fraude électorale présumée lors des élections de novembre, remportées par le parti d'Aung San Suu Kyi. Il a juré qu'un «transfert de responsabilité de l'État» se produirait après des élections.

Tirs à balles réelles

Avant l'aube, les forces de sécurité avaient déjà réprimé les manifestations à Rangoun, la capitale économique du pays, tandis qu'un rassemblement d'étudiants à Lashio, dans l'Etat de Shan, a vu la police et les soldats ouvrir le feu sur la foule.

«Les gens n'avaient pas commencé à manifester. Aucun slogan n'avait été prononcé. L'armée et la police sont arrivées et leur ont tiré dessus à balles réelles sans lancer aucun avertissement», a raconté à l'AFP Mai Kaung Saing, un journaliste local.

Les forces de sécurité ont réprimé avec une force de plus en plus meurtrière les manifestations contre le coup d'Etat ces dernières semaines, utilisant des gaz lacrymogènes, des balles en caoutchouc et des balles réelles pour interrompre les rassemblements.

Selon un groupe de défense de prisonniers politiques, 320 personnes ont trouvé la mort dans les troubles depuis le putsch et plus de 3000 autres ont été arrêtées.