Frappes à Beyrouth L'armée israélienne annonce avoir «éliminé» le chef du Hezbollah

ATS

28.9.2024 - 10:12

L'armée israélienne a annoncé samedi avoir «éliminé» le chef du mouvement islamiste armé libanais Hezbollah. Hassan Nasrallah est mort dans une frappe la veille sur le QG de l'organisation à Beyrouth, a ajouté un porte-parole de l'armée.

L'armée israélienne annonce avoir "éliminé" le chef du Hezbollah Hassan Nasrallah dans une frappe à Beyrouth (archives).
L'armée israélienne annonce avoir "éliminé" le chef du Hezbollah Hassan Nasrallah dans une frappe à Beyrouth (archives).
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Si elle est confirmée, la mort de Hassan Nasrallah, considéré comme l'homme le plus puissant du Liban, ébranlerait son parti, déstabiliserait le pays et serait considérée comme une victoire majeure d'Israël face à l'Iran et ses alliés dans la région.

Plus proche allié de l'Iran, ennemi juré d'Israël, le Hezbollah n'a toujours pas fait d'annonce officielle sur le sort de son chef plus de 15 heures après un raid dévastateur israélien sur son fief dans la banlieue sud de Beyrouth qui a ciblé «le quartier général central du Hezbollah» selon Israël.

Mais une source proche du mouvement pro-iranien a affirmé que «le contact a été perdu» depuis vendredi soir avec Hassan Nasrallah, à la tête du mouvement depuis 1992.

«Hassan Nasrallah est mort», a déclaré un porte-parole de l'armée, le lieutenant-colonel Nadav Shoshani, sur le réseau social X. Un autre porte-parole de l'armée, le capitaine David Avraham, a confirmé à l'AFP que le chef du Hezbollah avait été «éliminé».

Frappe très violente

Hassan Nasrallah, 64 ans, est un homme de religion qui fait l'objet d'un véritable culte de la personnalité au Liban. Depuis des années il vit dans la clandestinité et il est apparu rarement en public.

Selon plusieurs télévisions israéliennes, Hassan Nasrallah était visé par la frappe d'une violence inouïe survenue vendredi à 15h30 GMT (17h30 en Suisse) dans un quartier densément peuplé de la banlieue sud de Beyrouth.

Après l'annonce de sa mort par Israël, le chef d'état major israélien, le général Herzi Halevi, a affirmé: «nous n'avons pas épuisé tous les moyens dont nous disposons. Le message est simple: quiconque menace les citoyens d'Israël, nous saurons comment l'atteindre».

«Les cris des enfants»

Le raid israélien de vendredi a détruit des dizaines d'immeubles, poussé à la fuite des centaines de personnes et fait au moins six morts selon un bilan du ministère libanais de la Santé.

Malgré les coups portés par Israël qui bombarde sans cesse les bastions du Hezbollah dans le sud et l'est du Liban ainsi que dans la banlieue sud de Beyrouth, le mouvement libanais a annoncé samedi avoir tiré des roquettes contre un kibboutz et des cibles militaires dans le nord d'Israël.

Après un avertissement d'évacuation lancé vendredi soir par l'armée israélienne, des centaines d'habitants de la banlieue sud ont fui et des familles ont dormi dans la rue. «C'était une nuit très dure, les missiles tombaient au-dessus de chez nous, je n'oublierai jamais les cris des enfants», raconte Hawraa el-Husseini qui a fui avec sa famille la banlieue sud.

Dépôts d'armes?

L'armée israélienne a dit avoir ciblé dans ce secteur des immeubles civils abritant, selon elle, des dépôts d'armes et des centres de commandement du Hezbollah. Le Hezbollah a démenti la présence de dépôts d'armes dans les immeubles d'habitation.

Lundi, l'armée israélienne a lancé une campagne de bombardements violents et meurtriers contre le Hezbollah au Liban voisin, après un an d'échanges de tirs transfrontaliers avec la formation libanaise.

Le Hezbollah a ouvert un front contre Israël au début de la guerre à Gaza, déclenchée par une attaque le 7 octobre 2023 contre Israël menée par le Hamas palestinien, son allié. Et il a juré de poursuivre ses attaques «jusqu'à la fin de l'agression israélienne à Gaza».

Israël affirme agir pour rétablir la sécurité dans le nord du pays, cible des tirs du Hezbollah, et permettre ainsi le retour de dizaines de milliers d'habitants contraints à la fuite.

«Frappes d'envergure»

Samedi, l'armée israélienne a indiqué avoir mené des «frappes d'envergure» sur des «dizaines de cibles» du Hezbollah dans le sud et l'est du Liban.Elle a affirmé plus tôt avoir tué le commandant d'une unité de missiles du mouvement et son adjoint dans une frappe dans le sud du Liban.

Israël a aussi annoncé que son aviation avait survolé dans la nuit les environs de l'aéroport de Beyrouth disant vouloir empêcher l'Iran d'y faire atterrir des cargaisons d'armes destinées au Hezbollah.

Depuis lundi, les bombardements israéliens ont fait plus de 700 morts, en majorité des civils selon le ministère libanais de la Santé.

ATS