Gaza L'armée israélienne annonce avoir sauvé un otage

ATS

27.8.2024 - 20:41

L'armée israélienne a annoncé mardi avoir sauvé un otage israélien dans la bande de Gaza, où elle a mené de nouvelles frappes meurtrières et multiplié les ordres d'évacuations, aggravant selon l'ONU la catastrophe humanitaire en cours dans le territoire assiégé.

Qaid Farhan Alkadi entouré de sa famille.
Qaid Farhan Alkadi entouré de sa famille.
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Keystone-SDA

Lors d'"une opération complexe» dans le sud de Gaza, l'otage Kaid Farhan Alkadi, 52 ans, qui avait «été enlevé par l'organisation terroriste Hamas et emmené dans la bande de Gaza le 7 octobre», a été «sauvé», a déclaré l'armée.

Lors d'"une opération complexe» dans le sud de Gaza, l'otage Kaid Farhan Alkadi a été «sauvé».
Lors d'"une opération complexe» dans le sud de Gaza, l'otage Kaid Farhan Alkadi a été «sauvé».
IMAGO/ZUMA Press Wire

Ce jour-là, le Hamas a mené une attaque d'une ampleur inédite sur le sol israélien, au cours de laquelle plus de 200 personnes ont été enlevées. En riposte, Israël a juré d'anéantir le mouvement islamiste au pouvoir dans la bande de Gaza depuis 2007 et a lancé une vaste offensive militaire dans le territoire palestinien.

Mardi, sept personnes, dont au moins trois enfants d'une même fratrie, ont péri dans une frappe israélienne sur le camp de réfugiés d'al-Maghazi, dans le centre du territoire palestinien, d'après les secours. Quatre autres sont mortes dans un bombardement à Khan Younès (sud), selon la Défense civile.

«Nous nous sommes réveillés au son de l'explosion», a raconté à l'AFP Mohamed Youssef, un Gazaoui témoin de la frappe à al-Maghazi. «Nous (...) avons trouvé des enfants et des femmes morts et mutilés».

Plus de dix mois de guerre ont provoqué un désastre humanitaire et déplacé la plupart des 2,4 millions de Palestiniens.

Un nouvel ordre d'évacuation de l'armée de plusieurs zones de la ville de Deir el-Balah (centre) «remet en cause tout un centre humanitaire mis en place» dans la ville, a déploré lundi le bureau des affaires humanitaires de l'ONU (Ocha).

Les pays médiateurs entre Israël et le Hamas, le Qatar, l'Egypte et les Etats-Unis, tentent d'arracher un cessez-le-feu assorti de la libération d'otages en échange de prisonniers palestiniens détenus par Israël.

Un nouveau cycle de négociations a débuté jeudi au Caire et se poursuit à Doha, a indiqué mardi un responsable américain. Brett McGurk, coordinateur de la Maison Blanche pour le Moyen-Orient, se trouve actuellement sur place.

«Evaluation continue»

Jusqu'ici, une seule et unique trêve d'une semaine a eu lieu fin novembre. Elle avait notamment permis la libération d'une centaine d'otages.

La libération de Kaid Farhan Alkadi, originaire de Rahat, une ville bédouine du désert du Néguev, porte à huit le bilan des otages sauvés par l'armée israélienne depuis le début de sa campagne militaire à Gaza le 27 octobre.

Il a été retrouvé dans «un tunnel souterrain», a affirmé le porte-parole de l'armée, le contre-amiral Daniel Hagari.

M. Alkadi «semble être en bonne condition» de santé et il fait «l'objet d'une évaluation continue», a déclaré à l'AFP Shlomi Kodesh, docteur à l'hôpital Soroka de Beersheva (sud) qui a accueilli l'ex-otage.

Le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, s'est entretenu au téléphone avec M. Alkadi. Selon son bureau, il a précisé qu'Israël menait de front «des négociations et des opérations de sauvetage» afin de libérer tous les otages, et que cela nécessitait «une pression militaire continue sur le Hamas».

«Les autres otages ne peuvent pas se permettre d'attendre un autre miracle de ce genre (...), un accord négocié est le seul moyen d'avancer», a plaidé le Forum des familles des otages.

Israël et le Hamas, qui ne participe pas aux négociations en cours, se rejettent la responsabilité de l'échec d'un accord. Un des points d'achoppement: le contrôle du «couloir de Philadelphie», une bande de terre le long de la frontière entre Gaza et l'Egypte, où M. Netanyahu insiste pour maintenir des troupes.

«Crimes de guerre»

L'attaque des commandos du Hamas sur le sol israélien a entraîné la mort de 1199 personnes, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP à partir de données officielles israéliennes. Sur 251 personnes alors enlevées, 104 sont toujours retenues à Gaza, dont 34 déclarées mortes par l'armée.

La riposte d'Israël, qui considère le Hamas comme terroriste, de même que les Etats-Unis et l'Union européenne, a fait 40'476 morts dans le territoire palestinien, selon le ministère de la Santé du gouvernement du mouvement islamiste qui ne détaille pas le nombre de civils et combattants tués.

D'après l'ONU, la plupart des morts sont des femmes et des mineurs.

Mardi, Amnesty International a appelé à une enquête pour «crimes de guerre» concernant deux attaques menées en mai dans le sud de Gaza contre des combattants palestiniens, affirmant «que les forces israéliennes n'avaient pas pris toutes les précautions envisageables pour éviter (...) de causer des dommages aux civils».

La guerre a aussi provoqué des tensions dans la région, faisant craindre une extension du conflit.

Dimanche, sur la frontière nord d'Israël, l'armée israélienne a annoncé avoir déjoué une «bonne partie» d'une vaste attaque du mouvement islamiste libanais Hezbollah pro-iranien, un allié du Hamas.

Le groupe avait menacé Israël d'une riposte après la mort d'un de ses chefs militaires, Fouad Chokr, tué le 30 juillet dans une frappe israélienne près de Beyrouth.

L'Iran et ses alliés régionaux ont aussi juré de riposter à l'assassinat imputé à Israël du chef du Hamas Ismaïl Haniyeh, à Téhéran le 31 juillet.