Colombie L'ELN propose un cessez-le-feu de trois mois

ATS

8.7.2020 - 10:05

Les négociations de paix entre le gouvernement et l'ELN, représentée notamment par Pablo Beltran (C), ont été interrompues après un attentat contre l'école de police à Bogota début 2019 (archives).
Les négociations de paix entre le gouvernement et l'ELN, représentée notamment par Pablo Beltran (C), ont été interrompues après un attentat contre l'école de police à Bogota début 2019 (archives).
Source: KEYSTONE/AP/Ismael Francisco

La dernière guérilla active en Colombie, l'Armée nationale de libération (ELN), a proposé un cessez-le-feu bilatéral de trois mois au gouvernement, en raison de la pandémie de Covid-19.

L'organisation propose au président colombien Ivan Duque d'«accepter un cessez-le-feu bilatéral de 90 jours», en réponse à l'appel de l'ONU à stopper les hostilités dans les pays en conflit pour faciliter la lutte contre le nouveau coronavirus. «Notre délégation au dialogue qui se trouve à La Havane est habilitée à traiter tous les détails opérationnels», a ajouté l'ELN dans un communiqué publié mardi.

Devant la propagation du virus, qui a fait plus de 4300 morts dans le pays et contaminé 124'000 personnes depuis le 6 mars, l'ELN avait annoncé la suspension de ses opérations pendant tout le mois d'avril et proposé au gouvernement de négocier un cessez-le-feu. «Une proposition qui a été négligée», selon la guérilla.

L'organisation affirme que la trêve «créerait un climat de détente humanitaire, propice à la reprise du dialogue de paix», suspendu depuis plus d'un an. Le président Ivan Duque a répondu sur Twitter qu'il ne «manquera jamais au devoir constitutionnel de faire face à la criminalité sur tout le territoire», qualifiant l'ELN de «groupe terroriste».

Négociations interrompues

L'ELN, inspirée de la révolution cubaine et apparue en 1964, compte quelque 2300 combattants. Elle est présente dans 10% des 1100 municipalités colombiennes, selon des enquêtes indépendantes.

Après la signature d'un historique accord de paix avec l'ex-guérilla des Farc (Forces armées révolutionnaires de Colombie) en 2016, des négociations avaient été entamées avec l'ELN l'année suivante par le précédent gouvernement, d'abord à Quito en Equateur, puis à La Havane. Mais elles ont été interrompues par le président Duque après un attentat contre l'école de police à Bogota, lors duquel 22 cadets ont été tués en janvier 2019.

Le président colombien a conditionné son retour à la table des négociations à la libération des otages retenus par l'ELN et à la suspension de toutes ses «activités criminelles».

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