L'Etat iranien a crié victoire contre un «complot ennemi» mercredi après plusieurs jours de manifestations violentes contre une hausse du prix de l'essence. Des dizaines de personnes auraient été tuées lors de celles-ci.
«Notre peuple est sorti victorieux à diverses reprises face au complot des ennemis, et cette fois encore, face à ces émeutes», a déclaré le président Hassan Rohani, alors que la télévision d'Etat diffusait des images de manifestations progouvernementales.
Les troubles ont commencé vendredi soir quelques heures après l'annonce d'une réforme du mode de subvention de l'essence, censée bénéficier aux ménages les moins favorisés mais s'accompagnant d'une très forte hausse du prix à la pompe, en pleine crise économique.
Les manifestations se sont rapidement étendues à au moins 40 villes et localités, dont Téhéran, s'accompagnant d'incendies ou d'attaques de stations-service, commissariats, centre commerciaux, mosquées ou bâtiments publics.
Les autorités ont confirmé la mort de cinq personnes (quatre membres des forces de l'ordre et un civil) mais le Haut Commissariat aux droits de l'Homme de l'ONU craint que «des dizaines» de personnes aient perdu la vie et l'ONG Amnesty International estime qu'«au moins 106 contestataires» auraient été tués. La situation reste très difficile à évaluer du fait d'une coupure quasi totale d'internet depuis quatre jours.
«Anarchistes peu nombreux»
«Les anarchistes qui sont descendus dans les rues étaient peu nombreux», mais ils agissaient conformément à «un complot ourdi par les forces réactionnaires de la région, les sionistes et les Américains», a déclaré M. Rohani.
Mardi soir, le guide suprême iranien Ali Khamenei avait affirmé que les Iraniens avaient «repoussé l'ennemi dans la guerre politique», et «ces derniers jours», «dans l'arène de la guerre sécuritaire». «Les actions récentes étaient un problème de sécurité, (elles n'émanaient) pas du peuple», a ajouté l'ayatollah Khamenei.
Les Etats-Unis, qui accusent la République islamique de tous les maux au Moyen-Orient, ont apporté leur soutien aux manifestants.
L'agitation survient alors que l'Iran, pays membre de l'Opep, traverse une grave récession alimentée par le retrait unilatéral des Etats-Unis en 2018 de l'accord international sur le nucléaire iranien et le rétablissement consécutif de lourdes sanctions américaines.
Selon l'agence officielle Irna, le ministre iranien des Affaires étrangères a convoqué l'ambassadeur de Suisse à Téhéran, Markus Leitner, pour protester contre «l'ingérence» des Etats-Unis dénoncée par la République islamique d'Iran lors des violentes manifestations de ces derniers jours contre l'essence chère. La Suisse veille aux intérêts de Washington, qui n'a plus de bureaux diplomatiques dans le pays après avoir pris des otages dans son ambassade il y a 40 ans.
Le 4 novembre 1979, des étudiants iraniens prennent d'assaut l'ambassade des Etats-Unis à Téhéran (archives).
Photo: KEYSTONE/EPA/IRNA
Les étudiants iraniens radicaux qui occupaient l'ambassade des Etats-Unis à Téhéran réclamaient l'extradition de l'ex-chah Mohammad Reza Pahlavi pour qu'il soit jugé en Iran (archives).
Photo: KEYSTONE/AP/HERVE MERLIAC
Le 9 novembre 1979, un des otages détenus à l'ambassade américaine de Téhéran est exhibé devant la foule. Cinquante-deux otages endureront 444 jours de captivité (archives).
Photo: KEYSTONE/AP/ANONYMOUS
Aux Etats-Unis, un drapeau américain est hissé pour chaque jour de captivité des otages en Iran. Ici, une photo du 3 novembre 1980, un an précisément après le début de la crise (archives).
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