France L'ex-président français Sarkozy jugé pour corruption, une première

ATS

23.11.2020 - 06:03

Nicolas Sarkozy clame son innocence et affirme que cette affaire est «un scandale qui restera dans les annales» (archives).
Nicolas Sarkozy clame son innocence et affirme que cette affaire est «un scandale qui restera dans les annales» (archives).
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Pour la première fois dans l'histoire de l'après-guerre en France, un ancien président est jugé pour corruption: Nicolas Sarkozy comparaît lundi dans l'affaire dite des «écoutes». Un avocat et un ancien haut magistrat se trouvent sur le banc des accusés à ses côtés.

Avant M. Sarkozy, seul un autre ex-président, Jacques Chirac, avait été jugé, et condamné en 2011 à deux ans avec sursis pour détournement de fonds publics. Nicolas Sarkozy est cependant le premier chef d'Etat accusé de corruption.

Le prévenu de 65 ans s'est dit «combatif» dans la perspective du procès, où seront jugés aussi l'avocat Thierry Herzog et le juge à la retraite Gilbert Azibert. Pour l'ex-président, qui clame son innocence, cette affaire est «un scandale qui restera dans les annales».

Retiré de la politique depuis sa défaite à la primaire de la droite à la fin 2016, M. Sarkozy encourt dix ans de prison et un million d'euros d'amende pour corruption et trafic d'influence, comme ses coprévenus, jugés en outre pour violation du secret professionnel.

Trois semaines de procès

La tenue du procès, prévu pour durer trois semaines, dépendra de l'épidémie de Covid-19, qui a perturbé les audiences d'autres affaires à Paris ces dernières semaines, et à une demande de renvoi pour raisons médicales, déposée par le juge Azibert, 73 ans.

L'affaire des «écoutes» trouve son origine dans un autre dossier judiciaire qui menace Nicolas Sarkozy: les soupçons de financement libyen de sa campagne présidentielle de 2007.

Dans ce cadre, les juges avaient décidé en septembre 2013 de placer l'ancien président sur écoute, et découvert, au début 2014, qu'il utilisait une ligne secrète, sous le pseudonyme «Paul Bismuth», pour communiquer avec son avocat Thierry Herzog.

Selon l'accusation, certaines de leurs conversations ont révélé l'existence d'un pacte de corruption: Nicolas Sarkozy a, par l'intermédiaire de Me Herzog, envisagé d'apporter un «coup de pouce» à M. Azibert pour l'aider à obtenir un poste dans la principauté de Monaco qu'il convoitait, mais qu'il n'a jamais obtenu.

En contrepartie, selon le parquet, ce haut magistrat a fourni des informations, couvertes par le secret, sur une procédure engagée en cassation par M. Sarkozy en marge d'un autre dossier (affaire Bettencourt), et a tenté d'influer sur ses collègues.

Un autre procès attend Nicolas Sarkozy au printemps: celui de l'affaire Bygmalion sur ses frais de campagne pour l'élection présidentielle de 2012 qu'il avait perdue aux profits du socialiste François Hollande.

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