AfghanistanL'émissaire américain à Doha pour arrêter l'offensive de talibans
ATS
10.8.2021 - 05:04
Keystone-SDA
10.08.2021, 05:04
10.08.2021, 08:35
ATS
Face à l'avancée irrésistible des talibans, les Etats-Unis ont décidé lundi de dépêcher au Qatar leur émissaire pour l'Afghanistan afin d'exhorter les insurgés islamistes à cesser leur offensive militaire. Washington appelle à négocier un accord politique.
«L'émissaire Khalilzad sera à Doha pour aider à mettre en place une réponse internationale conjointe face à la situation qui se détériore rapidement en Afghanistan», a indiqué le département d'Etat américain dans un communiqué.
«L'intensification de l'offensive militaire des talibans, qui cause des pertes civiles des deux côtés et des violations présumées des droits fondamentaux, est très inquiétante», précise le texte.
Le retrait des forces internationales avait été décidé par l'ex-président américain Donald Trump. Son successeur à la Maison-Blanche Joe Biden a repoussé l'échéance de quelques mois, mais les forces américaines et étrangères auront complètement quitté le pays d'ici à la fin du mois.
«C'est leur combat»
Le gouvernement Biden a clairement fait comprendre ces dernières semaines que la ligne ne changerait pas: Washington va maintenir son «soutien» au gouvernement de Kaboul, en termes notamment de formation militaire, mais pour le reste, c'est aux Afghans de choisir leur destin. «C'est leur pays qu'il s'agit de défendre. C'est leur combat», a dit lundi le porte-parole du Pentagone John Kirby.
Or, dans le nord de l'Afghanistan, la situation évolue vite: après avoir conquis dimanche en quelques heures Kunduz, ainsi que les villes de Taloqanm et Sar-e-Pul, les talibans ont ajouté lundi Aibak à cette liste, ville de 120'000 habitants tombée sans résistance.
Ils s'étaient emparés samedi de Sheberghan, fief du célèbre chef de guerre Abdul Rashid Dostom, à 50 km au nord de Sar-e-Pul, et vendredi de Zaranj, capitale de la lointaine province de Nimroz, à la frontière avec l'Iran. Ils détiennent désormais six des 34 capitales régionales du pays.
Les insurgés ont déjà en vue leur prochain objectif. Ils ont annoncé avoir attaqué Mazar-i-Sharif, mais des habitants et des officiels ont assuré qu'ils ne l'avaient pas encore atteinte.
Cité historique et carrefour commercial, Mazar-i-Sharif est le pilier sur lequel s'est toujours appuyé le gouvernement pour contrôler le nord du pays. Sa chute lui porterait un coup extrêmement dur.