Collaboration L'OMS et l'Allemagne lancent un centre mondial sur les pandémies

sn, ats

5.5.2021 - 13:50

Keystone-SDA, sn, ats

L'Organisation mondiale de la santé (OMS) et l'Allemagne s'unissent pour améliorer la préparation des pandémies dans le monde. Ils ont annoncé mercredi un nouveau centre de données, de surveillance et d'analyse, à Berlin, sur le modèle du CERN.

La chancelière allemande Angela Merkel a relevé le besoin de collaborer et souhaite que le nouveau centre permette cet effort des différents acteurs face aux pandémies.
La chancelière allemande Angela Merkel a relevé le besoin de collaborer et souhaite que le nouveau centre permette cet effort des différents acteurs face aux pandémies.
ATS

Cette infrastructure doit mener l'innovation avec des partenaires dans le monde entier pour tenter d'anticiper et de répondre aux pandémies. La chancelière allemande Angela Merkel a appelé «les partenaires du monde entier à contribuer», alors que la pandémie a montré les besoins d'une collaboration. Le nouveau centre «ouvrira dès cette année», a-t-elle dit à la presse.

Doté par l'Allemagne d'un financement d'une trentaine de millions d'euros par an pour le moment, il fera partie de l'OMS. Mais davantage de fonds seront requis, a admis le chef du programme d'urgence au sein de l'organisation Michael Ryan. Des discussions sont en cours avec le G7 et les acteurs des dispositifs de préparation des pandémies.

Elles seront élargies à tous les Etats membres au moment d'établir le budget de l'OMS. Mais le centre ne doit pas devenir un nouvel appareil «bureaucratique», ajoute M. Ryan. Du personnel supplémentaire sera attribué mais le site doit fonctionner comme le CERN à Genève, une plateforme où «d'autres personnes peuvent venir appliquer leur savoir-faire».

Mobilité, climat ou animaux

Des systèmes existent déjà au sein de l'OMS, notamment l'un d'entre eux qui sera appliqué dans plus de 50 pays d'ici la fin de l'année. Cette initiative doit permettre d'aller au-delà de la simple détection pour évaluer en permanence des composantes comme la mobilité, le climat ou les animaux pour évaluer la menace.

Outre les données et des outils d'analyse, la plateforme surveillera les dispositifs de contrôle de la maladie, l'acceptation par les populations et les mensonges propagés. Elle doit assister les responsables politiques et de santé publique pour décider rapidement d'une réponse.

Le coronavirus a révélé l'importance de «meilleures données», explique encore le directeur général de l'OMS Tedros Adhanom Ghebreyesus, appelant à utiliser davantage les nouvelles technologies. Mais il a aussi provoqué des polémiques, notamment autour de l'attitude de la Chine au début de la pandémie.

Evaluations sur la pandémie

«Il y a un consensus pour le renforcement des systèmes d'alerte», affirme toutefois M. Tedros. Selon M. Ryan, qui admet que les problèmes pour améliorer le partage de données sont «nombreux», la réaction à l'initiative, que l'OMS et l'Allemagne préparent depuis l'année dernière, est très positive.

«Nous devons identifier les menaces de pandémie et d'épidémie aussi rapidement que possible», ajoute le ministre allemand de la santé Jens Spahn. Selon lui, les rapports attendus en mai à l'Assemblée mondiale de la santé sur la réponse de l'OMS et de tous les acteurs à la pandémie appelleront tous à une relance mondiale de la préparation aux épidémies.

«Nous devons renforcer le rôle» de l'organisation face aux situations d'urgence, insiste le ministre allemand. Face à ces défis, le nouveau centre doit accélérer la collaboration entre gouvernement, secteur privé, scientifiques ou encore acteurs internationaux.