L'OMS recommande de ne recourir au plasma sanguin que de manière «expérimentale» contre le Covid. Les seuls bénéfices observés dans certains résultats ne sont pas «concluants», a affirmé lundi à Genève la cheffe scientifique de l'institution.
Dimanche, le président américain Donald Trump avait donné son feu vert à la transfusion du plasma sanguin de personnes guéries du coronavirus à des patients hospitalisés. Il a mentionné une «percée historique» qui pourrait «sauver» de nombreuses personnes.
L'agence américaine du médicament (FDA) avait toutefois rappelé qu'il n'existait pas de preuve formelle que l'utilisation de plasma était efficace. Les résultats ne sont «pas concluants», a dit à la presse la cheffe scientifique de l'Organisation mondiale de la santé (OMS) Soumya Swaminathan. L'institution recommande une utilisation dans des tests cliniques. Mais un pays peut «évidemment» utiliser le plasma comme médicament d'urgence s'il estime que les bénéfices dépassent la menace d'effets problématiques, a ajouté Mme Swaminathan.
Plus largement, l'OMS estime «qu'il y a une lumière au bout du tunnel» du coronavirus. Son directeur général Tedros Adhanom Ghebreyesus a affirmé que plus de 170 pays collaborent désormais au pilier des vaccins de l'Accélérateur d'accès aux instruments contre le Covid.
«C'est le portefeuille le plus important dans le monde» sur les vaccins contre le Covid, a-t-il dit. Neuf candidats font partie actuellement de ce dispositif qui doit permettre un accès abordable de tous les pays à un futur vaccin ou à de futurs médicaments. Les premiers paiements des Etats qui alimentent le pilier vaccin de cet accélérateur devraient être lancés d'ici début octobre.
«Nationalisme» ciblé
Des discussions sont en cours avec 4 fabricants. A plus long terme, neuf autres produits pourraient rejoindre l'accélérateur qui avait été lancé il y a quelques mois par l'OMS, le président français Emmanuel Macron et la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen. Celui-ci est important alors que plusieurs pays ont pris des initiatives unilatérales, dit M. Tedros.
La Suisse a notamment préréservé un certain nombre de doses auprès de plusieurs producteurs de candidats vaccins. L'OMS souhaite que deux milliards de celles-ci soient opérationnelles d'ici la fin 2021. «Un nationalisme sur les vaccins aide seulement le virus», a mis aussi en garde le directeur général.
Parmi les autres dispositifs qui pourraient permettre de lutter contre le virus, Mme Swaminathan a estimé que les anticorps monoclonaux constituent «l'un des traitements prometteurs». Mais cette technologie est coûteuse et l'accès, si les tests en cours sont favorables à une utilisation, serait l'un des principaux défis, a-t-elle aussi ajouté.
Mais il faudra étendre les capacités dans certains pays tant elle pourrait utile à long terme contre d'autres infections, affirme également l'organisation.
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