Coronavirus L'OMS sous pression sur Taïwan

ATS

6.11.2020 - 15:12

La présidente taïwanaise Tsai Ing-wen. Les Etats-Unis souhaitent que l'île puisse participer comme observatrice à l'Assemblée mondiale de la santé (archives).
La présidente taïwanaise Tsai Ing-wen. Les Etats-Unis souhaitent que l'île puisse participer comme observatrice à l'Assemblée mondiale de la santé (archives).
Source: KEYSTONE/AP Taiwan Presidential Office

Les Etats-Unis relancent la pression sur l'OMS pour que Taïwan ait accès comme observatrice à l'Assemblée mondiale de la santé qui reprend lundi. Ils ont appelé vendredi à Genève son directeur général à inviter les représentants de l'île.

En raison des objections chinoises, Taïwan n'a plus obtenu ce statut depuis 2016 et l'élection de la présidente Tsai Ing-Wen, opposée au scénario d'une seule Chine défendue par Pékin. Depuis, plusieurs acteurs, dont les Etats-Unis, poussent pour que Taipei soit à nouveau associé.

L'Organisation mondiale de la santé (OMS), dont son directeur général Tedros Adhanom Ghebreyesus, affirme que seuls les Etats peuvent lui donner le mandat d'inviter Taïwan. Les autorités taïwanaises et ses soutiens rétorquent que le patron de l'institution a le pouvoir de lancer lui-même de le faire.

Cette question est revenue sur la table depuis le début de la pandémie de coronavirus. Taïwan, confrontée à de précédentes pandémies, a été beaucoup moins affectée que la plupart des Etats dans le monde et demande à ce que ses experts soient entendus.

Plusieurs réunions

Il y a quelques semaines, son ambassadrice à Genève avait à nouveau fait part à Keystone-ATS de son incompréhension de cette situation. Elle conteste les déclarations de l'OMS selon lesquelles ses experts sont déjà associés.

Vendredi devant la presse à Genève, une épidémiologiste de l'organisation a affirmé de son côté avoir eu quatre réunions avec des spécialistes taïwanais ces derniers mois. «L'association de Taïwan comme observatrice continue d'être une question pour les Etats membres», a insisté de son côté le responsable juridique de l'institution.

Les 194 membres devaient se pencher sur cette participation, demandée par une quinzaine d'Etats, en mai dernier au début de l'Assemblée mondiale de la santé. Mais en raison du format raccourci de la réunion et de l'urgence des actions contre le Covid-19, ils avaient décidé de reporter cette décision à novembre au moment de la reprise de l'assemblée.

«Pendant cette urgence sanitaire mondiale sans précédent, la communauté internationale attend de l'Assemblée mondiale de la santé qu'elle rassemble tout le monde, y compris Taïwan et ses 23 millions d'habitants», a affirmé vendredi la mission américaine auprès de l'ONU à Genève. Elle est encouragée par un soutien grandissant.

Appel similaire lancé par l'AMM

M. Tedros «doit autoriser Taïwan à partager ses meilleures pratiques», a-t-elle ajouté. Les Etats-Unis avaient annoncé récemment leur retrait de l'institution pour l'été prochain après avoir accusé le directeur général d'être trop proche de la Chine.

L'Association médicale mondiale (AMM), établie en France voisine, a réitéré un appel similaire jeudi dans une lettre ouverte au patron de l'OMS. Cette faîtière de plus de 10 millions de médecins a qualifié le refus de M. Tedros de «contreproductif».

Les 194 pays membres de l'OMS, dont la Suisse, doivent se retrouver en ligne lundi pour cinq jours. L'institution veut anticiper la prochaine pandémie.

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