Coronavirus L'ONU anticipe plus de contrôles de migrants

ATS

7.5.2020 - 11:31

L'Organisation internationale pour les migrations (OIM) appelle à associer les migrants dans la réponse à la pandémie lancée par les Etats (archives).
L'Organisation internationale pour les migrations (OIM) appelle à associer les migrants dans la réponse à la pandémie lancée par les Etats (archives).
Source: KEYSTONE/EPA/HOW HWEE YOUNG

L'ONU s'attend à un effet «durable» des applications de traçage sur la mobilité «pour les années à venir». Les contrôles sanitaires de migrants vont aussi probablement s'étendre, situation qui pourrait favoriser la clandestinité, a dit jeudi à Genève le chef de l'OIM.

Une trentaine de pays ont déjà lancé des applications de traçage de cas de Covid-19, a affirmé à la presse Antonio Vitorino. Mais «quelle que soit la solution», celle-ci ne doit pas être prise «dans l'urgence de la lutte contre la pandémie» pour éviter de violer les libertés fondamentales.

Ces applications sont liées à de nombreux défis sur la vie privée et demanderont une collaboration entre Etats pour être sur la même ligne, affirme le directeur général de l'Organisation internationale pour les migrations (OIM). «Elles auront un effet durable sur la mobilité humaine pour les prochaines années».

Autre préoccupation, «il y aura des exigences accrues en matière de santé pour l'immigration» après cette pandémie. Les systèmes d'identification de problèmes sanitaires seront probablement étendus. Il ne faudrait pas que cette situation diminue les voies légales pour les migrants et favorise le recours à la clandestinité, s'inquiète le directeur général.

D'autant plus que certains ont déjà exploité la crise pour relayer davantage de discours xénophobes. Certains populistes «profitent de la pandémie pour faire entendre davantage cette ligne anti-migrants», déplore M. Vitorino. Alors même que les migrants ou les ressortissants nationaux qui étaient auparavant des migrants sont nombreux parmi le personnel de santé dans beaucoup de pays. Environ 50% en Suisse, affirme le directeur général.

Cas identifiés en Grèce

M. Vitorino appelle les Etats à ne pas oublier les migrants dans leur réponse à la pandémie. Comme le montre la seconde vague d'infections à Singapour, la santé de ces personnes «est dans l'intérêt de l'ensemble de la communauté».

L'OIM réitère son inquiétude pour plusieurs milliers de migrants bloqués par le Covid à des frontières et qui n'ont souvent pas accès aux soins. Certains tentaient de rentrer dans leurs pays d'origine et d'autres étaient en transit vers leurs pays de destination. Il est important que les gouvernements autorisent «un accès humanitaire et à la santé» pour ces personnes, souvent dans des zones difficiles d'accès pour son institution avec les restrictions de transport.

Le travail de l'OIM a été largement affecté par la pandémie. «Nos systèmes d'examens des visas ont été interrompus» comme la réinstallation de réfugiés ou de demandeurs d'asile, menée avec le Haut-Commissariat pour les réfugiés (HCR), ajoute le directeur général. Le dispositif de l'institution est plus difficile dans de nombreux pays.

Dans les camps dont l'OIM a la responsabilité, plusieurs centaines de cas de coronavirus ont été observés en Grèce. Aucun n'a été identifié en revanche pour le moment parmi près d'un million de Rohingyas réfugiés au Bangladesh.

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