La guerre continueL'ONU appelle à garantir les activités de l'Unrwa à Gaza
ATS
28.1.2024 - 16:34
Le chef des Nations unies a appelé dimanche les pays donateurs à garantir la poursuite des activités de l'agence de l'ONU pour les réfugiés palestiniens, dans la tourmente. Sur le terrain, les combats continuent, notamment dans le sud de la bande de Gaza.
Keystone-SDA
28.01.2024, 16:34
28.01.2024, 17:00
ATS
Sur le terrain, dans la bande de Gaza, l'armée israélienne a décrit des «combats intenses» à Khan Younès, la grande ville du sud du territoire palestinien désormais épicentre de la guerre, indiquant avoir tué «des terroristes et saisi d'importantes quantités d'armes».
A New York, Antonio Guterres a appelé les pays donateurs ayant suspendu leur financement à l'Unrwa à «au moins garantir» la poursuite de ses opérations dans le territoire assiégé, où l'aide humanitaire entre au compte-gouttes.
«Deux millions de civils à Gaza dépendent de l'aide cruciale (de l'agence onusienne) pour leur survie au quotidien mais le financement actuel de l'Unrwa ne lui permettra pas de répondre à tous les besoins en février», a-t-il insisté.
Plusieurs pays dont les Etats-Unis et l'Allemagne, les deux principaux contributeurs, ont suspendu leur aide après l'annonce par l'Unrwa vendredi que 12 de ses employés étaient suspectés d'avoir participé à l'attaque du Hamas dans le sud d'Israël. La Suisse, elle, a indiqué qu'elle ne versera sa contribution à l'Unrwa qu'une fois qu'elle aura reçu des informations sur les accusations contre cette organisation.
Enquête interne en cours
Cette attaque sans précédent a entraîné la mort d'environ 1140 personnes en Israël, majoritairement des civils, selon un décompte de l'AFP réalisé à partir de chiffres officiels israéliens.
En riposte, Israël a lancé une vaste opération militaire à Gaza, qui a fait 26'422 morts, en grande majorité des femmes, enfants et adolescents, selon le dernier bilan dimanche du ministère de la Santé du Hamas. Israël a juré d'"anéantir» le mouvement islamiste, classé terroriste par les Etats-Unis, l'Union européenne et Israël.
Les «accusations extrêmement graves» contre les employés de l'Unrwa font l'objet d'une enquête interne, a rappelé M. Guterres. Neuf ont été licenciés, un est «confirmé mort», et les identités de deux autres sont «en train d'être clarifiées», a-t-il précisé.
«Les présumés actes abjects de ces employés doivent avoir des conséquences» mais ne devraient pas pénaliser «les dizaines de milliers d'hommes et de femmes qui travaillent» pour l'agence, a-t-il souligné. L'ambassadeur israélien à l'ONU, Gilad Erdan, l'a accusé d'avoir choisi d'ignorer «les preuves» de l'implication de l'Unrwa dans «l'incitation et le terrorisme».
Le Hamas, qui a pris le pouvoir à Gaza en 2007, a dénoncé des «menaces» contre l'agence. En Cisjordanie occupée, l'Autorité palestiniennes a fustigé une campagne visant à «liquider la question des réfugiés palestiniens».
Combats autour des hôpitaux
«Si l'aide (de l'Unrwa) est suspendue, il y aura une famine. Ce sont eux qui nous donne de la farine, de la nourriture et à boire», s'inquiète Bassam al-Masri, un habitant du nord de la bande de Gaza, réfugié à Rafah, dans l'extrême-sud. Plus de 1,3 million de Gazaouis déplacés, selon l'ONU, y sont massés contre la frontière fermée avec l'Egypte pour fuir les combats plus au nord, qui se concentrent autour de Khan Younes.
Dans cette ville, considérée par Israël comme une place forte du Hamas, les affrontements ont notamment lieu autour des hôpitaux Nasser et al-Amal. Environ 350 patients et 5000 personnes déplacées se trouvaient samedi à l'hôpital Nasser, «à court de carburant, nourriture et fournitures», selon Tedros Adhanom Ghebreyesus, directeur général de l'Organisation mondiale de la Santé (OMS).
Selon le Croissant-rouge palestinien, les opérations chirurgicales sont suspendues à l'hôpital al-Amal faute d'oxygène.
Une trêve en discussion
Dans l'espoir d'obtenir une trêve et la libération des otages toujours captifs à Gaza, William Burns, le directeur de la CIA, a rencontré dimanche à Paris de hauts responsables israélien et égyptien, ainsi que le Premier ministre qatari, selon des sources proches des participants à ces réunions.
Le Qatar, l'Egypte et les Etats-Unis avaient déja été à la manoeuvre pour négocier la première trêve intervenue fin novembre, durant laquelle une centaine des quelque 250 personnes enlevées en Israël pendant l'attaque du 7 octobre avaient été libérées, en échange de prisonniers palestiniens.
Selon les autorités israéliennes, 132 otages sont toujours détenus dans la bande de Gaza, dont 28 présumés morts. Le New York Times a évoqué samedi un projet d'accord qui impliquerait une trêve de deux mois et la libération de plus de 100 otages.
Dimanche matin, des Israéliens réclamant la libération des otages ont par ailleurs manifesté au point de passage de Kerem Shalom, près de Rafah, faisant faire demi-tour à des camions d'aide humanitaire vers le territoire palestinien. Selon eux, l'entrée de cette aide alimente la poursuite du conflit.
La veille, plusieurs milliers de personnes à travers le pays avaient manifesté pour demander le retour des otages et la démission du gouvernement en vue de nouvelles élections.