SoudanL'ONU s'inquiète de l'évasion de suspects de crimes internationaux
sn, ats
28.4.2023 - 13:56
L'ONU est «très inquiète» de l'évasion de suspects de crimes contre l'humanité au Soudan après les violences récentes. Elle redoute aussi une augmentation des affrontements intercommunautaires au Darfour.
Keystone-SDA, sn, ats
28.04.2023, 13:56
ATS
Des centaines de détenus se sont évadés de trois prisons, en particulier de celle de Kober, où étaient retenus plusieurs hommes recherchés par la Cour pénale internationale (CPI) pour crimes de guerre et crimes contre l'humanité. «Nous sommes très inquiets», a affirmé vendredi à la presse à Genève la porte-parole du Haut commissariat aux droits de l'homme.
L'impunité constitue un problème depuis des décennies au Soudan et elle explique aussi les violences actuelles, a-t-elle ajouté. De même, elle peut aussi provoquer une détérioration intercommunautaire au Darfour (ouest), avertit-elle.
Plus largement, l'intensité des affrontements entre armée et paramilitaires des Forces de soutien rapide (FSR) «a diminué», même si de nombreux combats continuent malgré la trêve. La «situation des droits humains continue de se détériorer gravement», affirme la porte-parole, alors que les extorsions, pillages et pénuries de nourriture, eau et électricité continuent. Plusieurs milliers d'habitants restent bloqués.
Centaines de victimes au moins
Des centaines de personnes au moins ont été tuées. Mais ce chiffre est probablement «largement sous-estimé», insistent la porte-parole et l'Organisation mondiale de la santé (OMS). En deux semaines, 25 assauts contre les centres de santé ont été menés.
Des centaines de milliers de personnes ont fui et certaines font face à des violations pendant qu'elles tentent de rejoindre d'autres régions. Parmi elles, des dizaines de réfugiés dans le pays ont rejoint d'autres camps à l'intérieur du pays. Notamment environ 30'000 Sud-Soudanais, selon les estimations du Haut-Commissariat pour les réfugiés (HCR).
Chaque communauté tente de se rapprocher des frontières de leur pays, ajoute son représentant depuis Port-Soudan où le personnel international a été évacué depuis Khartoum. L'agence onusienne continue d'oeuvrer dans plusieurs régions où se trouvent la plupart des réfugiés. L'accès à la nourriture et aux soins reste garanti dans ces territoires, dit-elle.