Coronavirus L'ONU inquiète pour les jeunes réfugiés

ATS

3.9.2020 - 07:05

La pandémie va rendre encore plus difficile l'accès à l'éducation pour les réfugiés dans un certain nombre de pays (archives).
La pandémie va rendre encore plus difficile l'accès à l'éducation pour les réfugiés dans un certain nombre de pays (archives).
Source: KEYSTONE/EPA/MONIRUL ALAM

L'éducation de plusieurs millions de jeunes réfugiés pourrait être affectée par la pandémie. Le Haut-Commissariat de l'ONU pour les réfugiés (HCR) a appelé jeudi à Genève à davantage de soutien pour ces personnes.

Avant le coronavirus, un enfant réfugié est deux fois plus menacé par une déscolarisation qu'un autre jeune, relève l'agence onusienne dans un rapport qui relaie des données de l'année dernière. Cette situation était observée pour la moitié de ces personnes, fait remarquer le Haut commissaire Filippo Grandi. Cet écart va encore s'étendre avec le Covid, estime le HCR, alors que l'éducation d'au moins 1,6 milliard d'enfants au total a été interrompue ou suspendue en raison de la pandémie.

De nombreux jeunes réfugiés font face aux fermetures d'écoles dans les zones les plus vulnérables, aux difficultés de financer leur éducation. Ou encore au manque d'accès aux technologies et au besoin de travailler pour aider leurs proches pendant la crise. M. Grandi appelle à des dispositifs innovants pour leur permettre de poursuivre leur scolarisation et protéger les avancées des dernières décennies «malgré les énormes défis» liés à la pandémie.

Il demande à tous les acteurs, des Etats au secteur privé en passant par la société civile, davantage de soutien aux réfugiés et aux communautés d'accueil. Sans cette assistance, une éducation de qualité pour tous, l'un des Objectifs du développement durable (ODD), ne pourra être garantie. Selon les données de l'année dernière sur 12 pays qui accueillent plus de la moitié des enfants réfugiés, 77% sont scolarisés en bas âge mais moins d'un tiers au secondaire et seuls 3% au supérieur.

Pour autant, l'accès à l'éducation au secondaire a progressé de 2% en un an. Le HCR est davantage inquiet encore pour les filles, déjà deux fois moins scolarisées que les jeunes hommes. Selon des estimations, la moitié de celles qui sont au secondaire ne retourneront pas auprès de leurs camarades après la pandémie. Et même toutes dans les pays où le taux de scolarisation de celles-ci est inférieur à 10%.

Alors que l'éducation constitue un droit, «la protection et les retombées économiques qu'elle offre aux filles réfugiées, à leurs familles et à leurs communautés sont évidentes», affirme encore M. Grandi. Autre problème avant même le coronavirus, des violences ont provoqué la fermeture de milliers d'écoles et la déscolarisation de centaines de milliers d'enfants dans certaines zones. De son côté, l'adaptation aux contraintes du Covid a été difficile pour 85% des réfugiés, ajoute encore le HCR.

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