Guerre en UkraineL'ONU pense que la Russie a recouru à des armes à sous-munitions
sn, ats
30.3.2022 - 17:23
L'ONU a des indications crédibles d'utilisation d'armes à sous-munition par la Russie à 24 reprises en Ukraine. La haute commissaire aux droits de l'homme a dit mercredi à Genève qu'une investigation était menée sur une accusation similaire contre l'armée ukrainienne.
Keystone-SDA, sn, ats
30.03.2022, 17:23
30.03.2022, 19:04
ATS
Les indications laissent penser que la Russie a recouru aux armes à sous-munitions dans des zones habitées, a déploré Michelle Bachelet devant le Conseil des droits de l'homme. Elle a aussi dénoncé des assauts contre 77 centres de santé, dont beaucoup ont été endommagés et certains détruits.
Les attaques indiscriminées contre des civils ou des infrastructures civiles équivalent à des crimes de guerre, a rappelé la Chilienne comme son bureau l'a fait à plusieurs reprises ces dernières semaines. Elle a à nouveau demandé à Moscou de mettre un terme aux violences et de retirer ses soldats, tout comme l'ambassadeur suisse à l'ONU à Genève Jürg Lauber.
«Le moment est largement venu d'écouter l'appel» des Ukrainiens, selon elle. La guerre aura de longs effets pour l'ensemble de la communauté internationale, a affirmé de son côté l'ambassadrice ukrainienne à l'ONU à Genève Yevgenyia Filipenko. Elle a appelé à ne garantir aucune impunité «aux criminels de guerre» russes et à faire en sorte que ces «atrocités» ne se répètent plus dans un autre pays.
Russie ciblée par la Suisse
Dans plusieurs villes assiégées, le Haut-Commissariat relève une «augmentation significative» de la mortalité, attribuée aux perturbations de l'accès à des soins et aux effets du conflit. A Marioupol, la situation se détériore «chaque jour», dit Mme Bachelet. Près de 160'000 personnes restent bloquées et plusieurs milliers de personnes seraient décédées, selon Kiev.
Les bombardements sont nombreux et les habitants qui restent dans la ville manquent de nourriture, d'eau et de matériel médical. Le Haut-Commissariat se penche sur les accusations d'évacuation forcée de certaines personnes vers les territoires contrôlés par des forces pro-russes ou vers la Russie et sur des allégations de violences sexuelles en lien avec les affrontements.
Selon Mme Filipenko, environ 40'000 civils en auraient été victimes vers la Russie et le Bélarus. La Suisse a elle encore condamné toutes les disparitions forcées et les arrestations arbitraires menées par les forces russes en Ukraine.
Alors que Moscou a elle accusé des nationalistes ukrainiens de tirer sur des personnes qui partent vers la Russie, de même que de prendre en otages des manifestants pacifiques. Un représentant russe a reproché à l'armée ukrainienne des actes de torture contre des civils. L'ambassadeur de son allié bélarusse a reproché à Kiev de refuser un couloir humanitaire pour que les ressortissants bélarusses puissent rejoindre leur pays.
Indications onusiennes sur des civils pro-russes
Le Haut-Commissariat a reçu aussi des indications sur deux civils tués parce qu'ils étaient suspectés d'être proches des forces pro-russes ou les soutenant. Jusqu'à 350 personnes seraient par ailleurs détenues par les forces de sécurité ukrainiennes. Le Haut-Commissariat suit aussi de près la russophobie dans certains pays.
Il a pu vérifier le décès de plus de 1180 civils au total depuis le début de l'offensive. Mais le chiffre est probablement bien plus élevé, dit-il également. Les autorités ukrainiennes parlent elles de milliers de victimes rien que pour certaines villes.
Plus de 2,5 millions d'enfants ont fui l'Ukraine depuis le début de l'offensive russe, selon l'ONU. Les réfugiés sont au total plus de 4 millions.