L'ONU a salué lundi les déclarations des rebelles du Tigré qui se sont dits prêts dimanche à participer à des pourparlers sous l'égide de l'Union africaine (UA). Au début des travaux du Conseil des droits de l'homme à Genève, elle s'est dite «encouragée».
Keystone-SDA, sn, ats
12.09.2022, 09:43
12.09.2022, 10:35
ATS
Les rebelles éthiopiens du le Front populaire de libération du Tigré (TPLF) ont annoncé dimanche qu'ils étaient prêts à «une cessation des hostilités immédiate et mutuellement acceptée». «J'appelle les parties à des étapes immédiates pour mettre un terme à la violence une fois pour toute», a affirmé lundi la Haute commissaire provisoire aux droits de l'homme, Nada al-Nashif.
Et la Jordanienne, qui pilote le Haut-Commissariat après le départ de la Chilienne Michelle Bachelet et avant l'arrivée de l'Autrichien Volker Türk, d'appeler à «un dialogue authentique». Elle demande au gouvernement éthiopien de collaborer davantage avec la Comission internationale d'experts des droits humains mandatée par le Conseil.
La reprise des combats il y a un mois avait mis un terme à une trêve lancée il y a six mois. Le gouvernement éthiopien insistait depuis longtemps sur le fait que tout processus de paix devait être négocié sous l'égide de l'UA.
Le Conseil des droits de l'homme a lancé en décembre une Commission d'enquête. Ses trois membres doivent mener des investigations sur les violations des droits humains, du droit international humanitaire (DIH) et du droit des réfugiés depuis novembre 2020 dans le conflit au Tigré et dans d'autres régions.
Exécutions dans plusieurs régions
Ils doivent rendre pendant cette session du Conseil leur premier rapport, après ceux qui avaient été publiés par le Haut-Commissariat aux droits de l'homme et la Commission éthiopienne des droits de l'homme. Ces deux entités avaient dit que des actes équivalant à des crimes contre l'humanité et des crimes de guerre avaient été perpétrés.
Les violences vont d'exécutions extrajudiciaires, surtout d'hommes, à de la torture, en passant par des déplacements forcés ou des abus sexuels. Plus de deux millions de personnes ont été déplacées ou sont réfugiées. Et des centaines de milliers sont confrontées à des conditions proches de la famine, estime l'ONU. De nombreuses personnes sont décédées. Le nombre de blessés est aussi très important.
Lundi, Mme al-Nashif s'est également dite «très inquiète» des exécutions par les forces de sécurité et des violences intercommunautaires dans plusieurs régions éthiopiennes. Elle demande aux autorités de protéger les citoyens et de mener des investigations rapides sur toutes ces victimes.