EthiopieL'ONU se prépare à 200'000 réfugiés éthiopiens au Soudan
sn, ats
20.11.2020 - 11:39
L'ONU se prépare pour la prise en charge de 200'000 réfugiés éthiopiens au Soudan dans les six prochains mois en raison des violences dans le nord. Plus de 31'000 personnes ont déjà franchi la frontière, a dit vendredi le Haut-Commissariat pour les réfugiés (HCR).
«Si nous n'oeuvrons pas rapidement, la situation pourrait se détériorer non seulement en Ethiopie mais aussi au Soudan», a affirmé à la presse à Genève le responsable du Fonds des Nations Unies pour l'enfance (UNICEF) Abdullah Fadil. Un pays qui fait déjà face à des conditions économiques difficiles, avec plus d'1,2 million de réfugiés, et à des «défis politiques».
Le HCR enregistre ceux qui arrivent et son représentant au Soudan explique que de la nourriture et du matériel sont distribués et un dispositif pour atténuer les effets du Covid établis. Il relocalise environ 1800 personnes chaque jour sur un site plus éloigné de la frontière, affirme le représentant de l'agence onusienne au Soudan.
Selon M. Fadil, les trois responsables onusiens qui se sont rendus à l'un des postes-frontière n'ont pas observé d'atrocités dans la zone. Peu de personnes sont blessées mais elles ont fui les violences et mentionnent des bombardements. «Les violences continuent» et des indications sur de possibles combattants désarmés ont été reçues, a expliqué le responsable du Programme alimentaire mondial (PAM) au Soudan.
Les agences onusiennes et leurs partenaires vont demander immédiatement 50 millions de dollars pour faire face aux efforts dans les prochains mois, un montant qui devrait atteindre rapidement 200 millions. De son côté, le PAM est prêt à garantir des repas pour un mois à 60'000 personnes. Il va acheminer aussi une fois par jour des travailleurs humanitaires depuis Khartoum.
Les violences entre les forces nationales du premier ministre Abiy Ahmed et celles dissidentes du nord du pays ont fait des centaines de victimes. L'ONU a appelé récemment à des investigations sur un massacre présumé par les forces régionales contre des civils. Si des attaques délibérées se vérifient, elles constitueraient «des crimes de guerre», encore selon elle.