Îles Fidji L'opposant Sitiveni Rabuka nouveau Premier ministre

ATS

24.12.2022 - 02:07

L'opposant Sitiveni Rabuka a été confirmé samedi comme prochain Premier ministre des îles Fidji. Il contrecarre ainsi les tentatives du gouvernement sortant de faire échouer son retour au pouvoir.

M. Rabuka, 74 ans, a déclaré qu'il se sentait "humble" d'être le prochain Premier ministre des Fidji (archives).
M. Rabuka, 74 ans, a déclaré qu'il se sentait "humble" d'être le prochain Premier ministre des Fidji (archives).
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M. Rabuka l'a emporté sur le Premier ministre sortant Frank Bainimarama par 28 voix contre 27 lors d'un vote secret au parlement, a indiqué le président de la Chambre, Naiqama Lalabalavu. L'ancien homme fort de l'armée remplace ainsi M. Bainimarama, qui avait renversé le gouvernement lors d'un coup d'Etat militaire en 2006.

A sa sortie du parlement avant d'être officiellement assermenté par le Président, M. Rabuka, 74 ans, a déclaré qu'il se sentait «humble» d'être le prochain Premier ministre des Fidji. Un concert de voitures a retenti en signe de célébration devant le bâtiment du Parlement dans la capitale, Suva.

Rapidement après le résultat du vote, l'ambassadeur de l'Union européenne pour le Pacifique, Sujiro Seam, a adressé ses félicitations à M. Rabuka sur Twitter.

Ancien joueur de rugby

L'armée a été déployée dans les rues de la capitale, à la suite d'élections générales bloquées. Citant des rapports non confirmés de violence ethnique, M. Bainimarama avait déclaré que l'armée était nécessaire pour maintenir «la loi et l'ordre».

Mais M. Rabuka – qui a lui-même mené deux coups d'Etat en 1987 – avait jugé que le gouvernement «semait la peur et le chaos» et «essayait d'embraser la nation en fonction de critères raciaux». M. Rabuka fait ainsi son retour politique, après avoir été Premier ministre des Fidji entre 1992 et 1999.

Ancien international fidjien de rugby, il a réussi à conclure un accord de coalition avec le parti social-démocrate pour former le gouvernement vendredi après-midi, ce qui lui a permis d'obtenir la majorité au parlement. M. Bainimarama, arrivé au pouvoir après un putsch, était à la tête des Fidji depuis 16 ans.

«Coup d'Etat rampant»

En vertu de la Constitution fidjienne, l'armée dispose de larges pouvoirs pour intervenir dans la sphère politique et a été impliquée dans quatre coups d'Etat au cours des 35 dernières années. De nombreux Fidjiens craignent que les allégations de violence ethnique du gouvernement et le déploiement de l'armée ne servent de prétexte à un «coup d'Etat rampant».

Les Fidji, un Etat de plus de 300 îles du Pacifique, comptent une importante minorité indo-fidjienne et des épisodes de violences intestines ont été observés dans le passé.

ATS