Bruxelles
Le secrétaire général de l'Otan Jens Stoltenberg a mis en garde vendredi contre une intervention militaire en Corée du Nord. Cela aurait "des conséquences dévastatrices", a-t-il déclaré dans un entretien avec l'AFP au siège de l'Alliance à Bruxelles.
"L'usage de la force militaire aura des conséquences dévastatrices, je pense que personne ne veut vraiment cela", a déclaré M. Stoltenberg, interrogé sur la rhétorique guerrière employée par Donald Trump à propos de la crise nord-coréenne. "Les Etats-Unis ont le droit de se défendre et de défendre leurs alliés, mais en même temps je suis tout à fait certain que personne ne veut une solution militaire", a-t-il ajouté.
Le président américain a réagi avec virulence à une série de tests de missiles balistiques de longue portée et à un essai nucléaire effectués par Pyongyang. Il a qualifié le dirigeant nord-coréen Kim Jong-Un de "fou avec des armes nucléaires" et menacé de déverser le "feu et la colère" sur la Corée du Nord.
"Menace mondiale"
Dans ce contexte, le patron de l'Otan est attendu fin octobre au Japon et en Corée du Sud, où il ira témoigner du soutien des Occidentaux dans cette crise.
"Il faut une pression économique forte sur la Corée du Nord, il faut continuer d'utiliser tous les moyens politiques et diplomatiques disponibles." Ce que font les responsables nord-coréens constituent "une menace mondiale qui requiert une réponse mondiale", a martelé M. Stoltenberg.
"Se contenter de regarder ce que fait la Corée du Nord n'est pas acceptable du tout !", a-t-il lancé. Toutefois, l'Otan "n'a pas pour projet d'avoir une présence militaire dans cette partie du monde", a-t-il expliqué.
Dispute entre poids-lourds
Jens Stoltenberg a également appelé les Etats-Unis et la Turquie à régler leurs "disputes", les exhortant à "trouver dès que possible des solutions" à la crise des visas. "Nous regrettons ces disputes" entre ces deux poids-lourds militaires de l'Alliance atlantique, a dit M. Stoltenberg, rappelant que la coopération avec Ankara était "cruciale" dans la lutte contre les groupes djihadistes en Irak et en Syrie.
"J'exhorte les Etats-Unis et la Turquie à s'asseoir ensemble et à trouver des solutions (...) dès que possible", a-t-il insisté. Les Etats-Unis et la Turquie représentent respectivement la première et la deuxième plus grande armée de l'Alliance, mais leurs relations sont entachées de plusieurs lourds différends.
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