Corruption L'épouse du premier ministre espagnol évite un juge, pas la justice

ATS

6.10.2025 - 18:44

L'épouse du premier ministre espagnol, Begoña Gómez, a choisi de se faire représenter lundi par son avocat pour une convocation chez le juge qui devait lui signifier sa demande de renvoi devant un jury pour corruption et trafic d'influence, a-t-on appris de source judiciaire.

Begoña Gómez (à gauche), l'épouse de Pedro Sanchez, est soupçonnée d'avoir utilisé les fonctions de son mari dans le cadre de ses relations professionnelles (archives).
Begoña Gómez (à gauche), l'épouse de Pedro Sanchez, est soupçonnée d'avoir utilisé les fonctions de son mari dans le cadre de ses relations professionnelles (archives).
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Keystone-SDA

La femme du socialiste Pedro Sánchez avait déjà fait de même le 27 septembre dernier, pour une convocation similaire du même juge, cette fois-ci dans le cadre d'une réquisition de renvoi devant un jury dans un autre dossier, de détournement de fonds publics.

Dans les deux cas, Begoña Gómez a invoqué une circulaire l'autorisant à se faire représenter pour ces convocations formelles.

Depuis avril 2024, Begoña Gómez, qui a toujours nié toute malversation, fait l'objet d'une enquête pour corruption et trafic d'influence.

Celle qui dirigeait jusqu'à la rentrée 2024 un master de management est soupçonnée par le juge Peinado d'avoir utilisé à son profit les fonctions de son mari pour obtenir des financements, notamment auprès de l'homme d'affaires Juan Carlos Barrabés, dont le renvoi devant un jury a également été requis, comme celui de l'assistante de Mme Gómez.

Au fil de son enquête, le juge Peinado avait élargi la liste à d'autres délits.

Cette vaste affaire à tiroirs avait donné lieu à un bras de fer entre le parquet et le juge chargé de l'enquête, la gauche et le premier ministre fustigeant une campagne de diffamation orchestrée par l'extrême droite et l'opposition de droite.

Auparavant, dans un autre des volets du dossier, le même juge Peinado avait déjà requis le renvoi de Begoña Gómez devant un jury populaire pour détournement de fonds publics, ce dont elle a fait appel.

Plusieurs proches de Sanchez visés

Le magistrat considère qu'une assistante employée par les services du premier ministre pour aider Mme Gómez dans ce cadre a également travaillé pour elle dans ses activités professionnelles extérieures.

De nombreux proches du premier ministre socialiste Pedro Sánchez sont visés depuis plusieurs mois par des enquêtes judiciaires, dont son frère, prochainement jugé pour trafic d'influence, ou le procureur général espagnol, qui comparaîtra en novembre pour violation du secret judiciaire.

L'ex-ministre des Transports José Luis Ábalos et son proche conseiller Koldo García, au coeur d'un vaste dossier de pots de vin liés à des marchés publics, ont quant à eux de nouveau été convoqués devant un juge les 15 et 16 octobre prochains.

Le juge cherchera notamment à obtenir des explications sur un rapport de la garde civile révélant notamment des liens financiers troubles entre les deux hommes, pouvant suggérer l'existance d'une «source illégale de revenus» pour M. Ábalos.