Iran L'UE sanctionne le ministre de l'Intérieur et une chaîne de TV

ATS

14.11.2022 - 15:54

L'Union européenne a sanctionné lundi 29 responsables iraniens, dont le ministre de l'Intérieur, et la chaine publique Press TV, accusée d'avoir diffusé «les aveux forcés» de détenus après la répression des manifestations engendrées par la mort de Mahsa Amini.

L'Union européenne prononce de nouvelles sanctions contre l'Iran (Photo d'illustration).
L'Union européenne prononce de nouvelles sanctions contre l'Iran (Photo d'illustration).
ATS

«Nous imposons aujourd'hui des sanctions supplémentaires aux responsables de la répression des manifestants iraniens», a annoncé le chef de la diplomatie européenne Josep Borrell dans un communiqué après l'approbation de ces mesures par les ministres des Affaires étrangères des 27.

Le ministre iranien de l'Intérieur, Ahmad Vahidi, responsable des forces iraniennes chargées de l'application de la loi (LEF) est accusé par les 27 d'avoir commis «de graves violations des droits de l'homme» au cours de la répression des manifestations.

L'UE a également sanctionné les quatre membres de l'équipe qui ont arrêté Masha Amini et le chef de la cyberpolice iranienne, Vahid Mohammad Naser Majid, pour «sa responsabilité dans l'arrestation arbitraire de personnes pour avoir exprimé en ligne des critiques à l'encontre du régime iranien».

Les sanctions européennes visent en outre le général de brigade Kiyumars Heidari, commandant des Forces terrestres de l'armée iranienne, et les chefs provinciaux des Forces iraniennes chargées de l'application de la loi (LEF) et du Corps des gardiens de la révolution islamique (IRGC).

L'UE a gelé le mois dernier les avoirs et interdit de visas les responsables de la police de la «moralité», des gardiens de la révolution et le ministre iranien des Technologies de l'information.

Téhéran a annoncé une réponse «proportionnée et ferme». «Nous sommes prêts à cette éventualité, mais ce sera une erreur», a averti Josep Borrell.

Drones en Russie

Les ministres européens ont également dénoncé l'implication de l'Iran dans le conflit en Ukraine, avec la livraison à la Russie de drones kamikazes utilisés pour frapper des infrastructures énergétiques civiles en Ukraine.

Ils ont sanctionné deux entités, la Qods Aviation Industries qui produit les drones fournis à la Russie et la force aérienne des Gardiens de la Révolution, ainsi que deux responsables militaires du corps des Gardiens de la Révolution, les généraux Hossein Salami et Amir Ali Hajizadeh.

L'Union européenne avait imposé le mois dernier un gel des avoirs et une interdiction de visa au fabricant iranien de drones et à trois hauts responsables militaires pour ces livraisons.

Certains Etats membres font pression pour que l'UE élargisse les mesures punitives concernant les livraisons d'armes à la Russie.

Missiles: pas de preuves

Un haut responsable de l'UE a déclaré que l'Union examinait les informations faisant état d'une éventuelle livraison de missiles balistiques par l'Iran à la Russie et qu'elle sanctionnerait davantage Téhéran en cas d'envoi d'armes.

M. Borrell a déclaré ne disposer à ce jour d'"aucune preuve» concernant la livraison de missiles balistiques.

L'UE se livre à un exercice délicat avec Téhéran, car Josep Borrell joue un rôle de médiateur pour relancer l'accord de 2015 sur le nucléaire iranien.

Les efforts pour ramener l'Iran et les Etats-Unis à bord de l'accord sont largement au point mort. «L'accord n'est pas en bonne voie, vous savez, il est dans l'impasse, mais le travail se poursuit», a déclaré M. Borrell.