Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a exhorté lundi l'Union européenne à intégrer «sans délai» son pays. L'Ukraine combat depuis cinq jours une invasion russe.
«Nous nous adressons à l'UE en ce qui concerne une intégration sans délai de l'Ukraine via une nouvelle procédure spéciale», a déclaré M. Zelensky dans une adresse vidéo. «Je suis sûr que c'est juste. Je suis sûr que c'est possible».
L'Ukraine va exiger un cessez-le-feu «immédiat»
La délégation ukrainienne est arrivée lundi matin sur le site de négociations avec la Russie pour exiger un cessez-le-feu «immédiat» et le retrait des troupes russes, a annoncé la présidence ukrainienne.
«La délégation ukrainienne est arrivée dans la zone de la frontière ukraino-bélarusse pour participer aux négociations», a indiqué la présidence dans un communiqué. «La question clé est un cessez-le-feu immédiat et le retrait des troupes du territoire ukrainien», a-t-elle précisé.
Moscou a annoncé de son côté vouloir trouver «un accord» avec Kiev lors de ces pourparlers, a dit le négociateur russe et conseiller du Kremlin Vladimir Medinski.
«Chaque heure que le conflit se prolonge, ce sont des citoyens et soldats ukrainiens qui meurent. Nous nous sommes entendus pour arriver à un accord, mais il doit être dans l'intérêt des deux parties», a-t-il déclaré à la télévision russe.
Plus de 100 civils tués en Ukraine, selon l'ONU
L'ONU a affirmé avoir enregistré 102 civils tués, dont 7 enfants, et 304 blessés, depuis le début de l'invasion russe en Ukraine, mais a averti que les chiffres réels «sont considérablement» plus élevés.
«La plupart de ces civils ont été tués par des armes explosives à large rayon d'action, notamment des tirs d'artillerie lourde, des lance-roquettes multiples et des frappes aériennes. Les chiffres réels sont, je le crains, considérablement plus élevés», a déclaré la Haute Commissaire de l'ONU aux droits humains, Michelle Bachelet, à l'ouverture du Conseil des droits de l'homme.
De son côté, l'ambassadrice ukrainienne auprès de l'ONU à Genève a elle affirmé que le bilan du ministère de la santé atteignait plus de 350 victimes et près de 1800 blessés.
Selon un message des forces ukrainiennes publié lundi matin sur Facebook, la Russie aurait déjà perdu 5300 soldats depuis le début de l'invasion (un chiffre encore à confirmer). Kiev aurait par ailleurs détruit 29 avions ennemis, 816 véhicules blindés ou encore cinq systèmes de défense aérienne.
La Suisse condamne
La Suisse, quant à elle, veut que les responsables de violations des droits humains et du droit international humanitaire en Ukraine «rendent des comptes». Lors de son discours, le président de la Confédération Ignazio Cassis a réitéré lundi à Genève devant le Conseil des droits de l'homme la condamnation de la Suisse et son appel à un retrait de ses troupes d'Ukraine. Il a dénoncé une restriction aux libertés fondamentales en Russie où les médias ne peuvent utiliser que des informations de sources officielles.
Le Conseil fédéral tiendra une séance extraordinaire sur l'Ukraine lundi à partir de 11h30. Une information à ce sujet est prévue dans l'après-midi, annonce la Chancellerie fédérale.
Conseil des droits de l'homme : débat urgent
L'invasion de l'Ukraine par la Russie fera l'objet d'un débat urgent devant le Conseil des droits de l'homme jeudi, où Kiev, soutenu par une large coalition de pays, veut demander une enquête sur les violations des droits humains par Moscou.
La proposition de tenir le débat a été mise au vote à la demande de Moscou et a été adoptée par 29 voix pour, 5 contre dont la Russie, la Chine et Cuba et 13 abstentions. Le Conseil, réuni à Genève, compte 47 membres. Il a entamé lundi cinq semaines de travaux.
«C'était une attaque pas seulement contre l'Ukraine, mais une attaque contre chaque Etat membre de l'ONU, contre les Nations unies et contre les principes que cette organisation a été créée pour défendre», a dénoncé l'ambassadrice ukrainienne Yevheniia Filipenko, devant un hémicycle plein.
«Cette proposition d'un débat urgent sur ce sujet n'a rien à voi avec les vrais inquiétudes sur les droits de l'homme en Ukraine», a lancé l'ambassadeur russe, Guennadi Gatilov. «Nous n'avions d'autres choix» que de mener cette opération, a-t-il affirmé, face aux violations présumées des droits humains dans les régions séparatistes pro-russes de l'est de l'Ukraine.