Le Parlement kazakh a approuvé mercredi la proposition du nouveau président de renommer la capitale, Astana, du prénom de son prédécesseur Noursoultan Nazarbaïev. L'homme fort du pays a démissionné la veille après près de 30 ans de pouvoir.
«Astana est désormais officiellement renommée Noursoultan», a rapporté l'agence de presse d'Etat Kazinform. Dans sa première annonce après son investiture par le Parlement, le nouveau président par intérim du Kazakhstan, Kassym-Jomart Tokaïev, avait suggéré de rebaptiser la capitale «Noursoultan».
Jusque là président du Sénat, M. Tokaïev, 65 ans, a prêté serment mercredi et doit occuper la tête de l'Etat jusqu'à la prochaine élection présidentielle prévue en avril 2020. «Hier, le monde a été témoin d'un événement historique», a déclaré le nouveau président à l'issue d'une cérémonie en grande pompe, saluant la décision «sage» du «réformateur» Noursoultan Nazarbaïev.
Longs applaudissements
M. Nazarbaïev, présent lors de la cérémonie, a été applaudi pendant plusieurs minutes par les députés et les sénateurs alors qu'il prenait place.
«L'opinion de Nazarbaïev sera d'une importance spéciale, certains pourraient dire prioritaire, dans le développement et l'adoption des décisions stratégiques», a ajouté le nouveau président.
Astana, ville de 800'000 habitants aux gratte-ciel futuristes, est sortie des steppes du Kazakhstan par la volonté de Noursoultan Nazarbaïev et est devenue la capitale du pays d'Asie centrale en 1997, à la place d'Almaty, située 1000 kilomètres plus au sud.
Au pouvoir depuis 1989
M. Nazarbaïev a pris la tête du Kazakhstan alors que celui-ci était encore une république soviétique en 1989, en tant que premier secrétaire du Parti communiste, et avait conservé le pouvoir après son indépendance en 1991.
Réélu à quatre reprises à une majorité écrasante lors d'élections jamais reconnues comme libres et justes par les observateurs internationaux, il a exercé un contrôle total sur le pays pendant près de trois décennies, laissant peu de place à l'opposition ou à une presse libre.
Malgré sa démission, il disposera de pouvoirs étendus après son départ en conservant la présidence du parti au pouvoir et du Conseil de sécurité, instance dotée d'un statut constitutionnel par une loi votée en 2018, en plus de son titre de «Père de la Nation» qui lui garantit l'immunité judiciaire. Sa fille a été nommée présidente du Sénat.
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