A peine plus de 10'000 personnes dans toute la France: la CGT a échoué à mobiliser jeudi en faveur des salaires lors d'une journée d'action organisée pendant les vacances scolaires et sans participation d'autres syndicats.
A Paris, faible mobilisation pour la manifestation en faveur des salaires
La CGT a échoué à mobiliser jeudi en faveur des salaires, lors d'une journée d'action organisée pendant les vacances scolaires et sans participation d'autres syndicats.
27.10.2022
La police a recensé 10'800 manifestants en France dont 1360 à Paris, un niveau particulièrement faible pour ce genre de mobilisation.
Au plus fort du blocage des raffineries, la mobilisation du 18 octobre, considérée comme un demi-succès, avait rassemblé 107'000 manifestants selon la police (300'000 selon le syndicat), avec des grèves dans le nucléaire et les transports. Mais elle rassemblait aussi FO, Solidaires et la FSU, absents jeudi.
La CGT n'a pas donné de chiffres jeudi mais a salué «un nouveau temps fort de mobilisation» qui servira de «tremplin» pour une prochaine journée d'action le 10 novembre.
«Des hauts et des bas»
Les mobilisations connaissent «des hauts et des bas» et les périodes de congés scolaires sont moins favorables, a reconnu le secrétaire général de la CGT Philippe Martinez. «Mais il y a besoin de continuer à maintenir cette pression pour qu'il y ait augmentation des salaires», a-t-il justifié au départ de la manifestation parisienne à Montparnasse.
La CGT réclame une augmentation du Smic, une indexation de tous les salaires sur l'inflation et une revalorisation du point d'indice des fonctionnaires, a rappelé M. Martinez qui va «demander une réunion à Elisabeth Borne» sur ces thèmes. Sur le refus réitéré mercredi soir d'Emmanuel Macron d'indexer les salaires sur les prix, M. Martinez a jugé que le président de la République était «plus que jamais hors sol».
A Lille, 200-300 personnes ont défilé dans le centre, parmi lesquelles le secrétaire général du Parti communiste Fabien Roussel.
«Il y a une bombe sociale, là, qui est prête à exploser, le seul moyen de désamorcer la mèche, c'est d'augmenter les salaires en fonction de l'inflation», a-t-il déclaré à l'AFP. «La CGT et la CFDT m'ont dit qu'il n'y a jamais eu autant de conflits dans de petites entreprises sur les salaires», a-t-il ajouté.
A Toulouse, seulement une centaine de personnes ont défilé.
«La taille de la mobilisation n'est pas importante, ce qui est important c'est ce qui se passe actuellement dans les boîtes», assure Cédric Caubere, responsable départemental de la CGT. «On voit que les luttes sont en train de payer. Les vannes sont en train de s'ouvrir, le patronat et le gouvernement n'ont plus le choix», a-t-il jugé.
«C'est compliqué, il n'y a pas tous les syndicats. D'autres attendent la réforme des retraites. Mais au niveau de la CGT on est là pour s'inscrire dans la durée», a jugé Guy Laurent, 51 ans, salarié d'Orange et manifestant parisien.
«Au lieu d'augmenter les salaires on nous fait marcher à la prime. C'est la carotte. Ça n'est pas la même chose qu'une hausse des salaires. Une prime ce n'est pas compté dans la retraite», a expliqué Christine Roquet, 64 ans, maîtresse de conférence à l'université Paris 8.
ATS