Union européenne La Commission von der Leyen dévoilée

ATS

10.9.2019 - 16:49

La présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen a tenu une conférence de presse pour présenter sa future équipe.
La présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen a tenu une conférence de presse pour présenter sa future équipe.
Source: KEYSTONE/EPA/OLIVIER HOSLET

L'Allemande Ursula von der Leyen, première femme à diriger la Commission européenne, a dévoilé mardi les portefeuilles des 26 membres de son équipe. Sa priorité est de faire face aux changements climatiques et technologiques.

Au sommet de l'organigramme (avec un commissaire par pays de l'Union, sauf le Royaume-Uni qui doit quitter l'UE fin octobre), cette proche de la chancelière allemande Angela Merkel a placé deux poids lourds, déjà membres de la Commission du Luxembourgeois Jean-Claude Juncker, qu'elle doit remplacer le 1er novembre pour 5 ans.

Il s'agit du social-démocrate néerlandais Frans Timmermans et de la libérale danoise Margrethe Vestager. Ils étaient eux-mêmes candidats à la succession de M. Juncker et donc rivaux de Mme von der Leyen, et seront en charge de dossiers prioritaires, au sein d'une Commission qui compte un nombre record de femmes (13).

M. Timmermans coordonnera les travaux consacrés au «pacte vert» promis par Mme von der Leyen en juillet, pour concrétiser sa promesse de la neutralité carbone à l'horizon 2050 pour l'UE.

Coup de théâtre

Mme Vestager, bête noire de la Silicon Valley américaine à qui elle a infligé des amendes records, supervisera l'ensemble des programmes pour adapter l'Europe à l'ère du numérique.

Et coup de théâtre: elle restera commissaire à la Concurrence, une décision inhabituelle puisqu'une règle non écrite veut qu'un ancien commissaire ne puisse pas occuper exactement les mêmes fonctions qu'auparavant. Au total, l'équipe von der Leyen compte huit anciens de l'équipe Juncker.

Parmi eux, l'Irlandais Phil Hogan a été nommé commissaire européen au Commerce, un poste sensible où il aura la responsabilité de gérer les tensions commerciales avec les Etats-Unis et de négocier un accord de libre-échange avec le Royaume-Uni après le Brexit. Mme von der Leyen a souhaité que le divorce marque le début de «la nouvelle relation» avec Londres.

Ce membre du PPE (droite, le même parti que Mme von der Leyen) est actuellement commissaire à l'Agriculture, un portefeuille qui l'a conduit à être en première ligne lors des dernières négociations commerciales de l'UE.

Dans le groupe des nouveaux venus, la Française libérale Sylvie Goulard, ancienne eurodéputée et sous-gouverneure de la Banque de France, prend le le portefeuille du Marché intérieur, qui englobe notamment la politique industrielle ainsi que l'industrie de la défense et de l'espace.

Un Italien à l'économie

L'Italien social-démocrate Paolo Gentiloni, ex-Premier ministre, est en charge de l'Economie, à un moment où Rome, qui doit relancer un pays à l'arrêt, espère plus de souplesse de Bruxelles sur ses finances publiques.

Il devra toutefois travailler en collaboration avec le Letton Valdis Dombrovkis (PPE), vice-président chargé de la coordination des politiques économiques. Une constellation qui ressemble peu ou prou à celle de la Commission Juncker, avec à l'époque le socialiste français Pierre Moscovici, qui travaillait déjà conjointement avec M. Dombrovskis.

Le Grec Margaritis Schinas (PPE), originaire de l'un des pays en première ligne dans les arrivées de migrants, va superviser les questions migratoires.

Nombreux défis

Ce nouvel exécutif européen devra affronter nombre de défis: crise migratoire, tensions commerciales provoquées par l'imprévisible président américain Donald Trump, Brexit, montée du sentiment eurosceptique.

Les négociations sur les postes ont été longues, butant notamment sur les exigences des pays de Visegrad (Hongrie, Pologne, République tchèque et Slovaquie) qui souhaitaient voir attribuer davantage de compétences à leurs commissaires respectifs.

Après la présentation mardi de la nouvelle équipe, tous ses membres seront auditionnés par le Parlement européen entre le 30 septembre et le 8 octobre. Par le passé, des prétendants mis sur le gril par les eurodéputés ont été écartés.

«Présomption d'innoncence»

Or, dans la nouvelle Commission, certaines désignations ont provoqué des grincements de dents.

L'office européen de lutte antifraude (Olaf), un organisme indépendant, enquête notamment sur Mme Goulard, dans le cadre d'une affaire d'emplois fictifs et sur le Commissaire Polonais, Janusz Wojciechowski, pour «irrégularités présumées concernant le remboursement de frais de voyage». Interrogée sur la Française, Mme von der Leyen a insisté sur la «présomption d'innocence» et s'est engagée à écouter l'avis de l'Olaf.

Après les auditions, le nouvel exécutif bruxellois doit encore passer le vote d'investiture le 22 octobre, pendant la session plénière à Strasbourg (France).

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