Bolivie La contestation gagne la capitale en Bolivie

28.10.2019

Dès le matin, des riverains ont monté des barricades pour entraver la circulation à La Paz en Bolivie.
Dès le matin, des riverains ont monté des barricades pour entraver la circulation à La Paz en Bolivie.
Source: KEYSTONE/AP/JUAN KARITA

Huit jours après la réélection controversée d'Evo Morales, le mouvement de colère lancé par l'opposition bolivienne a gagné lundi la capitale. De nombreux blocages et des affrontements entre partisans et détracteurs du président ont eu lieu.

Détonations résonnant entre les immeubles, barricades et circulation difficile: les opposants s'étaient donné rendez-vous à La Paz. Ils répondaient à l'appel de Carlos Mesa, rival libéral d'Evo Morales à l'élection présidentielle du 20 octobre.

Pour faire contre-pied, de nombreux travailleurs pro-Morales s'étaient également mobilisés. Le président socialiste, réélu dès le premier tour pour un quatrième mandat, a exalté ses troupes dimanche à «défendre» le gouvernement et accusé l'opposition de préparer «un coup d'Etat».

Dès le matin, des riverains avaient monté des barricades pour entraver la circulation dans le sud de la capitale, à Achumani, sur l'une des artères principales, entraînant des échauffourées entre chauffeurs de bus des transports publics et manifestants de l'opposition, selon des médias boliviens.

Mouvements de foule

Pro et anti se sont affrontés, portant souvent des casques, armés de bâtons, se lançant des pierres, selon les images des télévisions. La police répliquait par des jets de gaz lacrymogènes. D'autres quartiers étaient bloqués par des palettes, parfois des gravats ou des meubles.

Dans le centre, où siège la majorité des institutions et des administrations, les hôtels, entreprises et bâtiments avaient installé des grilles pour protéger leur devanture. Des milliers de mineurs acquis à la cause du président y ont déferlé, faisant détoner de petits explosifs et provoquant des mouvements de foule, a constaté une journaliste de l'AFP.

C'est à La Paz qu'Evo Morales avait prévu de célébrer lundi sa victoire, mais le lieu a changé pour la ville voisine de El Alto.

Confrontation

Le maire de La Paz, l'opposant Luis Revilla, a affirmé lundi devant la presse qu'il «s'agit d'un blocage pacifique». Il a accusé les partisans d'Evo Morales de provoquer «la confrontation ou la violence, en installant des groupes venus pour en découdre en divers endroits du pays».

«Le gouvernement est entièrement responsable des actions violentes, lui qui a formé des militants aux confrontations, à la violence, pour obtenir des résultats que personne ne souhaite en ce moment», a écrit Carlos Mesa lundi sur sa page Facebook.

Ailleurs dans le pays, les manifestations se poursuivaient, à Santa Cruz, la capitale économique et bastion de l'opposition, et Potosi (sud-ouest), deux villes où la grève paralysait l'activité économique, ou encore à Cochabamba, dans le centre du pays.

Evo Morales, 60 ans, est au pouvoir depuis 2006. Il a été réélu le 20 octobre avec plus de dix points d'avance sur Carlos Mesa, 66 ans, lui permettant de s'imposer au premier tour lors d'un scrutin controversé qui a suscité la colère de l'opposition et des doutes de la communauté internationale.

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