«Absolument inacceptable» La Corée du Nord a tiré un missile de portée intermédiaire

ATS

2.4.2024 - 00:46

La Corée du Nord a procédé mardi à un nouveau tir de missile en direction de la mer du Japon. Selon la télévision publique japonaise NHK, l'engin semble être tombé dans des eaux situées en dehors de la zone économique exclusive du Japon.

Le missile balistique nord-coréen a été tiré en direction de la mer du Japon (archives).
Le missile balistique nord-coréen a été tiré en direction de la mer du Japon (archives).
ATS

Keystone-SDA

L'armée sud-coréenne a «détecté vers 06h53 [23h53 en Suisse] ce qui est présumé être un missile balistique de portée intermédiaire tiré de la zone de Pyongyang», a indiqué l'état-major interarmées sud-coréen (JCS). «Nous avons renforcé la surveillance et partageons étroitement les informations pertinentes avec les Etats-Unis et le Japon», a ajouté le JCS.

Il s'agit du troisième essai de missile balistique depuis le début de l'année, après ceux d'un missile à combustible solide supervisé par le dirigeant nord-coréen Kim Jong-un en mars et d'un autre doté d'une ogive hypersonique manoeuvrable en janvier.

Tokyo a confirmé le lancement du missile. Les gardes-côtes nippons ont demandé aux navires d'être vigilants et de signaler tout objet tombé sans s'en approcher.

Le premier ministre japonais, Fumio Kishida, a déclaré mardi que Pyongyang avait «lancé des missiles balistiques à plusieurs reprises» cette année, ajoutant qu'il s'agissait d'une menace pour la sécurité régionale et que c'était «absolument inacceptable».

Veto russe

Le tir de mardi intervient moins de deux semaines après que les médias d'Etat de Pyongyang ont annoncé que Kim Jong-un avait supervisé un essai réussi d'un moteur à combustible solide pour un «nouveau type de missile hypersonique de portée intermédiaire».

Il survient également quelques jours seulement après qu'un veto russe à l'ONU a conduit à la dissolution du système de surveillance des sanctions de l'ONU contre la Corée du Nord et son programme nucléaire, sur fond d'enquête sur des transferts d'armes présumés entre Moscou et Pyongyang.

Dans un peu plus d'une semaine, la Corée du Sud organisera en outre ses élections législatives, au cours desquelles le parti du président Yoon Suk-yeol, partisan d'une ligne dure à l'égard de Pyongyang, cherche à reprendre le contrôle du Parlement.

Pyongyang fait l'objet d'une série de sanctions depuis son deuxième essai nucléaire en 2009, mais a néanmoins poursuivi sans relâche le développement de ses programmes nucléaires et d'armement.

Liens renforcés avec Moscou

Désignant Séoul comme son «principal ennemi» au début de l'année, la Corée du Nord a fermé les agences consacrées à la réunification et au dialogue intercoréen et menacé d'entrer en guerre pour toute violation de son territoire «ne serait-ce que de 0,001 millimètre».

En mars, les Etats-Unis et la Corée du Sud ont organisé l'un de leurs principaux exercices militaires conjoints annuels, suscitant l'ire de Pyongyang, qui condamne systématiquement ces exercices comme des répétitions en vue d'une invasion de son territoire.

Séoul est un allié clé de Washington dans la région. Les Etats-Unis stationnent quelque 27'000 soldats américains en Corée du Sud pour l'aider à se protéger face au Nord, doté de l'arme nucléaire.

De son côté, Pyongyang a récemment renforcé ses liens avec la Russie, son allié traditionnel. Le président russe Vladimir Poutine et Kim Jong-un ont tenu un sommet dans l'Extrême-Orient russe en septembre, au cours duquel M. Kim a déclaré que les liens avec Moscou étaient la «priorité numéro un» de son pays.

Les Etats-Unis ont ensuite affirmé que Pyongyang avait commencé à fournir des armes à Moscou. La Corée du Sud a, elle, déclaré au début mars que la Corée du Nord avait expédié environ 7000 conteneurs d'armes à la Russie pour sa guerre contre l'Ukraine depuis le début des transferts en juillet.