Volte-face historique La Cour suprême révoque le droit à l'avortement

ats

24.6.2022 - 16:32

Dans une volte-face historique, la très conservatrice Cour suprême des Etats-Unis a enterré vendredi un arrêt qui, depuis près d'un demi-siècle, garantissait le droit des Américaines à avorter mais n'avait jamais été accepté par la droite religieuse.

La Cour suprême américaine a révoqué le droit à l'avortement, une volte-face historique. (archives)
La Cour suprême américaine a révoqué le droit à l'avortement, une volte-face historique. (archives)
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Cette décision ne rend pas les interruptions de grossesse illégales mais renvoie les Etats-Unis à la situation en vigueur avant l'arrêt emblématique «Roe v. Wade» de 1973, quand chaque Etat était libre de les autoriser ou non.

Compte tenu des fractures dans le pays, une moitié des Etats, surtout dans le Sud et le centre plus conservateurs et religieux, pourraient les bannir rapidement. Le Missouri est le premier à faire le pas, en annonçant dès vendredi l'interdiction des avortements.

«La Constitution ne fait aucune référence à l'avortement et aucun de ses articles ne protège implicitement ce droit», écrit le juge Samuel Alito au nom de la majorité. Roe v. Wade «était totalement infondé dès le début» et «doit être annulé». «Il est temps de rendre la question de l'avortement aux représentants élus du peuple» dans les parlements locaux, écrit-il encore.

Cette formulation est proche d'un avant-projet d'arrêt qui avait fait l'objet d'une fuite inédite début mai, provoquant d'importantes manifestations dans tout le pays et une vague d'indignation à gauche.

Larmes de joie et de tristesse

Depuis le climat était extrêmement tendu autour de la Cour, où une imposante barrière de sécurité a été installée pour tenir les protestataires à distance. Un homme armé a même été arrêté en juin près du domicile du magistrat Brett Kavanaugh et inculpé de tentative de meurtre.

Vendredi, dès l'annonce de la décision, des manifestants ont afflué par centaines vers le temple du droit à Washington, avec des larmes de joie ou de tristesse.

Dans les rangs officiels, les réactions étaient également aux antipodes. La principale organisation de planning familial a promis de continuer à «se battre» pour garantir l'accès à l'avortement, l'ancien président démocrate Barack Obama a dénoncé une «attaque contre les libertés fondamentales de millions d'Américaines».

Mais l'ancien vice-président républicain Mike Pence, un fervent chrétien, a salué un arrêt qui «répare une erreur historique», tandis que le groupe d'opposants à l'avortement Pro-Life Campaign évoquait «une journée mémorable pour les droits humains».

Le président Joe Biden, fervent catholique qui a promis d'agir par décret pour protéger l'accès à l'interruption volontaire de grossesse, a réagit en dénonçant un triste jour pour l'Amérique. 

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