France La crise des gilets jaunes relancée

ATS

18.3.2019 - 15:04

Le président Emmanuel Macron a convoqué ses principaux ministres pour évoquer les violences des gilets jaunes samedi à Paris.
Le président Emmanuel Macron a convoqué ses principaux ministres pour évoquer les violences des gilets jaunes samedi à Paris.
Source: KEYSTONE/AP AFP POOL/LUDOVIC MARIN

Sous le feu des critiques, le président Macron et son gouvernement envisagent de nouvelles mesures sécuritaires pour pallier les «dysfonctionnements» apparus lors du saccage samedi des Champs-Elysées. Mais la crise des gilets jaunes est relancée.

Après les violences sur les Champs-Elysées qui l'ont obligé à écourter son séjour au ski, le chef de l'Etat a réuni lundi à 11h30 son Premier ministre Edouard Philippe ainsi que ses trois ministres chargé de l'Intérieur et de la Justice. Selon Emmanuel Macron, la seule réponse possible est une «réponse de sécurité» face à cette nouvelle explosion de violence.

Le chef de l'Etat est «très déterminé» à faire en sorte que les actes de violences s'arrêtent et estime qu'il n'y a «pas de dialogue possible avec ce noyau dur extrémiste», selon un proche du chef de l'Etat. Aucune prise de parole n'était prévue à l'Elysée à l'issue de cette réunion de crise.

Dysfonctionnements

Matignon a reconnu dimanche des «dysfonctionnements» du dispositif de sécurité face à une flambée de violence qui renvoie à un niveau de tension connu en décembre. Le secrétaire d'Etat à l'Intérieur Laurent Nuñez est monté d'un cran dans l'autocritique lundi sur RTL en admettant un «échec» et en déclarant vouloir se pencher sur les responsabilités de la «chaîne de commandement».

Ses déclarations devraient relancer les spéculations sur un prochain départ du préfet de police de Paris, Michel Delpuech, régulièrement donné partant entre affaire Benalla et polémiques à répétition sur la gestion de l'ordre public dans la capitale.

Mais c'est le président de la République et surtout le ministre de l'Intérieur qui sont directement mis en accusation par les Républicains. Après Lydia Guirous dimanche, c'est une autre porte-parole LR, Laurence Sailliet, qui a réclamé lundi la démission de M. Castaner

Christophe Castaner et son homologue pour l'Economie Bruno Le Maire devront s'expliquer mardi devant les commissions des Lois et des Affaires économiques du Sénat sur ces violences et leurs conséquences économiques. M. Le Maire devait recevoir en outre lundi à Bercy des représentants des secteurs d'activités touchés.

Les dégâts liés aux manifestations des «gilets jaunes» en France ont été estimés à 170 millions d'euros par la fédération française de l'assurance (FFA) lundi, sans compter les nouvelles déprédations commises samedi sur les Champs-Elysées. «10'000 déclarations de sinistres» ont été recensées, a indiqué la FFA.

L'opposition invite le gouvernement à frapper fort. Il faut «interdire les manifestations» de «gilets jaunes» dans toute la France, ont estimé certains membres LR. L'indignation est générale après les images de pillages du restaurant Fouquet's, de magasins ou d'une succursale bancaire des Champs-Elysées, vitrine de la France à l'étranger, qui ont tourné en boucle dans les médias.

«Accélérer la réponse»

Les violences font leur retour au premier plan alors que le gouvernement espérait sortir de la crise avec le grand débat national pour lequel le président n'a pas hésité à mouiller la chemise, enchaînant débats-marathons avec élus et citoyens. Lundi soir, M. Macron devait dans ce cadre échanger avec une soixantaine d'intellectuels à l'Elysée.

L'exécutif vante une «réussite» pour le gouvernement, avec plus de 10'300 réunions locales et de 1,4 million de contributions sur le site dédié. Il s'est donné jusqu'à la mi-avril pour décider ce qu'il compte faire de ces très nombreuses propositions . Mais le gouvernement devra «accélérer certainement la réponse», a avancé Nadia Bellaoui, l'un des cinq garants du grand débat.

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