«Une Russie très inventive»La désinformation, une «3ème guerre mondiale»
ATS
26.3.2022 - 14:29
La Première vice-ministre ukrainienne des Affaires étrangères, Emine Djaparova, a comparé samedi l'utilisation de la désinformation lors du conflit en Ukraine au début d'une «troisième guerre mondiale», un mois après l'invasion russe de son pays.
26.03.2022, 14:29
26.03.2022, 15:31
ATS
La Russie a consacré des moyens conséquents pour véhiculer dans les médias et sur les réseaux sociaux sa version de la guerre, présentée comme une «opération spéciale» destinée à «dénazifier» l'Ukraine. «Nous entrons dans une troisième guerre mondiale, pas un conflit conventionnel, mais une guerre informationnelle», a déclaré Emine Djaparova, elle-même ancienne journaliste, lors du Forum de Doha, au Qatar.
Selon elle, convaincre les Russes et d'autres pays de soutenir l'Ukraine est devenu plus compliqué en raison de la propagande russe, qui s'est améliorée depuis l'annexion de la Crimée en 2014, et est relayée par des dirigeants politiques, des internautes, des sportifs et des artistes. «La Russie a été très inventive dans ce domaine», a observé la ministre, estimant que «des millions de Russes ne veulent tout simplement pas croire» la «vérité» sur la guerre en Ukraine.
Accusés d'être des instruments de «désinformation» de Moscou dans sa guerre contre l'Ukraine, la diffusion à la télévision et sur internet des médias d'Etat russes RT et Sputnik a été interdite dans l'Union européenne à partir du 2 mars.
Durcissement
En parallèle, la Russie durcit la répression pour contrôler l'information. Vendredi, le président russe Vladimir Poutine a signé une loi réprimant de peines de prison pouvant aller jusqu'à 15 ans les «informations mensongères» sur l'action de Moscou à l'étranger.
Depuis le début de l'intervention russe en Ukraine le 24 février, le pouvoir russe a considérablement renforcé son contrôle sur les informations diffusées sur internet, l'un des derniers espaces d'expression libre dans le pays. De nombreux médias russes et étrangers, dont la BBC, ont été interdits d'accès et les réseaux sociaux américains Facebook et Instagram ont été déclarés «extrémistes» par un tribunal moscovite.