Pacte des migrations La FICR remet en cause la crédibilité suisse

ATS

10.12.2018 - 16:38

Le président de la Fédération internationale de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge (FICR) Francesco Rocca (à droite) est "très triste" de la décision suisse sur le Pacte mondial des migrations (archives).
Le président de la Fédération internationale de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge (FICR) Francesco Rocca (à droite) est "très triste" de la décision suisse sur le Pacte mondial des migrations (archives).
Source: KEYSTONE/EPA/MARK R. CRISTINO

L'attitude suisse sur le Pacte mondial des migrations "met en danger" la crédibilité du pays sur les questions humanitaires, selon le président de la Fédération internationale de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge (FICR). Il s'est dit à Marrakech "très triste".

Parfois, des Etats acceptent des compromis difficiles dans des négociations internationales "parce qu'ils font confiance" à celui qui les dirige, a dit lundi devant la presse Francesco Rocca. Après que la Suisse a mené celles sur le Pacte mondial des migrations avant de reporter sa décision de le soutenir, la question de sa crédibilité à l'avenir se pose, selon lui. "Nous faisions confiance aux Suisses lorsqu'ils ont dirigé les négociations", dit-il.

"C'est douloureux parce que vous savez combien nous sommes proches" des autorités suisses en étant établis à Genève, selon celui qui préside aussi la Croix-Rouge italienne. Il est venu à Marrakech quelques jours après que la Suisse a refusé de soutenir la poursuite du dispositif de sauvetage en mer Aquarius.

Le Pacte mondial préserve la souveraineté des Etats sur la migration. Mais ceux-ci "n'ont pas le droit de l'appliquer d'une manière qui apporterait davantage de souffrances", a lancé M. Rocca dans un appel aux gouvernements à collaborer pour la mise en oeuvre. Il souhaite "une discussion ouverte et franche" sur cette question, y compris avec ceux qui n'ont pas encore soutenu le Pacte et à qui il demande de changer de décision.

En 2017, 300'000 enfants parmi les migrants se sont déplacés sans leurs proches. Cette situation et leur exposition à des violences sexuelles est "inacceptable", a affirmé M. Rocca. "L'approche actuelle sur la migration ne fonctionne pas" et le Pacte peut y remédier, selon lui. Et de déplorer que "la prise en charge de migrants soit considérée comme un acte politique".

"Le travail commence maintenant", dit également le président. La FICR est prête à établir avec les autorités un réseau d'information humanitaire pour les migrants, comme elle le fait déjà dans plusieurs pays.

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