39,42% La France aux urnes: abstention record en arbitre des législatives

ATS

12.6.2022 - 17:31

Les Français de métropole votaient dimanche au premier tour des élections législatives. Une abstention record pourrait arbitrer l'affrontement entre la coalition d'Emmanuel Macron, en quête de la majorité absolue, et la gauche revivifiée derrière Jean-Luc Mélenchon.

La figure d'extrême gauche Jean-Luc Melenchon a voté au premier tour des élections législatives, dimanche 12 juin 2022 à Marseille, dans le sud de la France.
La figure d'extrême gauche Jean-Luc Melenchon a voté au premier tour des élections législatives, dimanche 12 juin 2022 à Marseille, dans le sud de la France.
KEYSTONE

Au total, près de 6300 candidats briguent les 577 sièges de l'Assemblée nationale. A 17h00, la participation s'établissait à 39,42% des 48 millions d'électeurs, un chiffre en baisse de 1,3 point par rapport aux législatives de 2017 (40,75%) et de près de 9 points par rapport à celle de 2012 à la même heure (48,31%).

Sur l'ensemble de la journée, une abstention record, évaluée entre 52 et 53%, est attendue, selon les estimations de plusieurs instituts de sondage.

L'alliance de gauche Nupes (La France insoumise, Parti socialiste, Parci communiste et les Verts d'EELV) se présente au coude à coude dans les intentions de vote avec Ensemble!, coalition macroniste de LREM/Renaissance, du MoDem et d'Horizons.

«La vie est devenue trop dure»

L'abstention touche en premier lieu les jeunes et les catégories populaires. À midi, ce dimanche, la Seine-Saint-Denis est le département ayant le moins voté (9,85%).

À Douai (Nord), Micheline Delfosse, 90 ans, est allée voter dès 09H30, parce que «c'est l'avenir de la France qui est en jeu». Ce qui compte pour cette retraitée dynamique, c'est avant tout «que les malades et les personnes âgées soient bien pris en compte».

Dans le Puy-de-Dôme, au village de Saint-Georges-de-Mons, Frédéric, 36 ans, et Audrey, 39 ans, ont voté pour la première fois de leur vie à l'élection présidentielle et récidivent pour ces législatives: «On a décidé de voter parce que la vie est devenue trop dure et on espère que cela fera changer les choses. On travaille tous les deux, on a trois enfants et avec la baisse du pouvoir d'achat on arrive tout juste à joindre les deux bouts», expliquent-ils.

Quelle majorité?

Les derniers sondages publiés vendredi placent Ensemble! en tête en nombre de députés. Mais le camp macroniste ne retrouverait pas nécessairement la majorité absolue -289 sièges sur 577- qu'il détenait dans la précédente Assemblée nationale élue en 2017.

Si M. Macron n'obtenait qu'une majorité relative, il serait contraint de composer avec les autres groupes parlementaires pour faire approuver ses textes de loi. Si, cas de figure le moins probable, la Nupes de Jean-Luc Mélenchon remportait la majorité absolue, Emmanuel Macron serait privé de pratiquement tous ses pouvoirs.

C'est avec cet objectif en tête que le tribun de gauche n'a cessé de répéter qu'il voulait faire de ces législatives «un troisième tour» qui lui permettrait d'être «élu Premier ministre». M. Macron a choisi lui de se poser, comme lors de la présidentielle, en rempart contre «les extrêmes».

En comptant la Première ministre Elisabeth Borne, quinze membres du gouvernement sont en lice aux législatives. Ils devront quitter l'exécutif en cas de défaite, conformément à une règle non écrite mais déjà appliquée en 2017 par M. Macron.

En Guadeloupe où l'on votait dès samedi, la secrétaire d'Etat à la Mer Justine Benin (MoDem) est en ballottage favorable face au candidat Nupes Christian Baptiste.

Un groupe pour le RN?

Après que Marine Le Pen a engrangé plus de 40% des voix au second tour de la présidentielle, le Rassemblement national est, selon les derniers sondages, distancé par la Nupes et Ensemble! en vue des législatives. Il pourrait toutefois obtenir entre 20 et 40 députés, contre huit élus en 2017, et ainsi constituer un groupe parlementaire pour la première fois depuis 1986.

L'ex-candidat d'extrême droite à la présidentielle Eric Zemmour nourrit lui aussi, dans le Var, l'espoir d'être élu député. Enfin ces législatives s'annoncent à très haut risque pour la droite traditionnelle des Républicains (LR), dont la candidate Valérie Pécresse a obtenu moins de 5% des voix à la présidentielle.

ATS