Les réactions s'accumulaient mardi soir, dénonçant une frappe israélienne sur l'enceinte d'un hôpital de la ville de Gaza, ayant fait au moins 200 morts, selon le ministère de la Santé du territoire palestinien contrôlé par le Hamas. Ce dernier a accusé Israël, qui a, elle, attribué l'attaque à l'organisation palestinienne Djihad islamique.
Des Palestiniens blessés sont allongés à l'hôpital al-Shifa, après des frappes aériennes israéliennes, dans la ville de Gaza, au centre de la bande de Gaza, le mardi 17 octobre 2023. (AP Photo/Abed Khaled)
L'attaque contre l'hôpital à Gaza a fait des centaines de morts.
«C'est un massacre», a déclaré un médecin de l'ONG Médecins sans frontières, qui opérait au moment de la frappe sur l'hôpital à Gaza.
Un Palestinien porte le corps d'une personne tuée extrait des ruines d'une maison bombardée par Israël à Kahn Younes, dans la bande de Gaza.
"La situation est catastrophique, au-delà de l'imaginable", témoigne Jamil Abdullah, un Palestino-Suédois qui espère quitter le territoire. "Il y a des cadavres dans les rues. Les bâtiments s'effondrent sur leurs habitants. Le sang est partout. L'odeur de la mort est partout" (Photo prétexte).
Les bombes israéliennes ne visent pas que le nord de Gaza. Ici une frappe a atteint Rafah, près de la frontière égyptienne au sud.
Plus de 200 morts dans un hôpital de Gaza - Gallery
Des Palestiniens blessés sont allongés à l'hôpital al-Shifa, après des frappes aériennes israéliennes, dans la ville de Gaza, au centre de la bande de Gaza, le mardi 17 octobre 2023. (AP Photo/Abed Khaled)
L'attaque contre l'hôpital à Gaza a fait des centaines de morts.
«C'est un massacre», a déclaré un médecin de l'ONG Médecins sans frontières, qui opérait au moment de la frappe sur l'hôpital à Gaza.
Un Palestinien porte le corps d'une personne tuée extrait des ruines d'une maison bombardée par Israël à Kahn Younes, dans la bande de Gaza.
"La situation est catastrophique, au-delà de l'imaginable", témoigne Jamil Abdullah, un Palestino-Suédois qui espère quitter le territoire. "Il y a des cadavres dans les rues. Les bâtiments s'effondrent sur leurs habitants. Le sang est partout. L'odeur de la mort est partout" (Photo prétexte).
Les bombes israéliennes ne visent pas que le nord de Gaza. Ici une frappe a atteint Rafah, près de la frontière égyptienne au sud.
La destruction d'un hôpital dans la bande de Gaza, si cette information se confirme, ne serait pas conforme au droit international, a affirmé mardi soir le président du Conseil européen Charles Michel, au terme d'un sommet européen par visioconférence sur la situation au Proche-Orient.
Interrogée sur le même sujet, la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen a dit ne pas être encore en mesure de commenter cette information à peine reçue.
En Belgique, la ministre des Affaires étrangères Hadja Lahbib s'est dite «choquée par les informations faisant état de la destruction d'un hôpital et d'une école» à Gaza, écrit-elle sur X (ex-Twitter). «La Belgique appelle au respect du droit international. Les civils ne peuvent être pris pour cible, ni otage ni bouclier.»
Le chef de l'Organisation mondiale de la santé (OMS) a aussi condamné la frappe et exigé une protection immédiate pour les civils et les installations de santé.
«L'OMS condamne fermement l'attaque sur l'hôpital Al Ahli Arab», a posté sur le réseau X (anciennement Twitter) Tedros Adhanom Ghebreyesus.
Ahmed Aboul Gheit, le chef de la Ligue arabe basée au Caire, a, lui, appelé «l'Occident à faire cesser immédiatement la tragédie» à Gaza. Cette attaque est le fruit d'un «esprit diabolique», a-t-il encore dénoncé dans un message posté sur le même réseau social. «Nos mécanismes arabes recensent les crimes de guerre, et leurs auteurs ne pourront pas échapper à la justice», a-t-il prévenu.
Le président turc Erdogan a quant à lui exigé «l'arrêt de cette violence sans précédent à Gaza». «J'invite toute l'humanité à agir pour mettre fin à cette brutalité sans précédent à Gaza», a déclaré M. Erdogan sur le réseau social X.
Conseil de sécurité
Le ministère qatari des Affaires étrangères a condamné mardi soir un «massacre (...), un crime haineux contre des civils sans défense, et une violation grave (...) du droit international».
La Jordanie a fait porter à Israël, «la force occupante, la responsabilité de ce grave évènement», dans un communiqué condamnant la frappe.
La Russie et les Emirats arabes unis ont appelé mardi à une réunion d'urgence du Conseil de sécurité des Nations unies mercredi. Ils ont demandé la tenue d'une réunion publique urgente dans la matinée du 18 octobre en raison de la frappe sur un hôpital de Gaza», a déclaré sur Telegram l'ambassadeur adjoint russe à l'ONU, Dmitri Polianskiï.
Le président de l'Autorité palestinienne Mahmoud Abbas a décrété un deuil de trois jours dans les Territoires palestiniens et condamné un «massacre», pointant du doigt Israël. L'Autorité palestinienne a été délogée de la bande de Gaza par les islamistes du Hamas en 2007.
À la suite de cette frappe, des centaines de Palestiniens ont manifesté mardi soir à Ramallah en Cisjordanie occupée, appelant à la démission du président Mahmoud Abbas. Des heurts ont éclaté entre les manifestants et les forces de sécurité palestiniennes, qui ont tiré des grenades de gaz lacrymogène lors de la manifestation.
Jihad islamique
L'armée israélienne a elle attribué au Jihad islamique palestinien le tir qui a touché l'enceinte de cet hôpital.
«D'après des informations que nous avons obtenues des services de renseignements, basées sur plusieurs sources, le Jihad islamique est responsable du tir de roquette raté qui a touché l'hôpital», a affirmé l'armée israélienne dans un communiqué.
Au moment du tir, «un barrage de roquettes a été tiré par des terroristes à Gaza, passant très près de l'hôpital al-Ahli de Gaza», d'après l'armée, suggérant que l'une d'elles est tombée sur l'établissement.
«Que le monde entier le sache: les terroristes barbares à Gaza sont ceux qui ont attaqué l'hôpital à Gaza et pas l'armée israélienne», a réagi le premier ministre israélien Benjamin Netanyahu, d'après un communiqué de son bureau. «Ceux qui ont brutalement tué nos enfants tuent leurs propres enfants».