Covid-19 La police chinoise veille pour éviter de nouvelles manifestations

ATS

29.11.2022 - 06:58

Les villes de Pékin et Shanghaï restaient mardi sous forte présence policière pour empêcher de nouveaux rassemblements, après les manifestations historiques du week-end contre les restrictions liées au Covid-19. Des protestataires ont réclamé le départ de Xi Jinping.

Des protestations aussi étendues sont rarissimes en Chine, compte tenu de la répression contre toute forme d'opposition au gouvernement.
Des protestations aussi étendues sont rarissimes en Chine, compte tenu de la répression contre toute forme d'opposition au gouvernement.
ATS

Keystone-SDA

Les autorités communistes chinoises sont confrontées au mouvement de contestation le plus étendu depuis les mobilisations pro-démocratie de 1989. En toile de fond, le ras-le-bol populaire après près de trois ans de stricte politique zéro Covid, avec confinements à répétition et tests PCR désormais quasi quotidiens des habitants.

L'élément déclencheur a été un incendie mortel la semaine dernière à Urumqi, capitale de la région du Xinjiang. Les restrictions sanitaires sont accusées d'avoir empêché le travail des secours, des arguments balayés lundi par le gouvernement.

Après un week-end agité dans de nombreuses villes du pays, plusieurs manifestations étaient prévues lundi soir, mais n'ont pas eu lieu. A la place, des journalistes de l'AFP à Pékin et Shanghaï ont observé une forte présence policière. Des manifestants ont dit avoir reçu des appels de la police qui les a interrogés sur leur présence aux rassemblements des jours précédents.

Rassemblement à Hong Kong

A Shanghaï, près de l'endroit où la foule avait exigé dimanche la démission du président chinois Xi Jinping, les employés de bars du quartier ont confié à l'AFP avoir reçu l'ordre de fermer à 22h00 en raison d'un «contrôle de l'épidémie». Des groupes d'agents se tenaient aux abords de chaque sortie de métro. Lundi, pendant la journée, les journalistes de l'AFP ont vu l'arrestation de quatre personnes, dont une a été relâchée ensuite.

A Pékin, le déploiement de policiers en voiture et à pied, avec l'aide d'un réseau de caméras de surveillance mais aussi du froid ambiant, a également découragé tout nouveau rassemblement.

Certains ont toutefois réussi à se réunir, notamment à Hong Kong, où des dizaines de personnes ont rendu hommage, à l'université chinoise, aux victimes de l'incendie d'Urumqi, a constaté l'AFP. «Ne détournez pas le regard! N'oubliez pas!», ont-elles scandé.

Et à Hangzhou, ville située à environ 170 kilomètres au sud-ouest de Shanghaï, les forces de sécurité étaient également visibles, tandis que de petites manifestations ont éclaté, selon des images circulant sur les réseaux sociaux et dont certaines ont été géolocalisées par l'AFP.

Des protestations aussi étendues sont rarissimes en Chine, compte tenu de la répression contre toute forme d'opposition au gouvernement. Il a immédiatement suscité l'attention de la communauté internationale. Le président américain Joe Biden a dit se tenir «informé de ce qui se passe» de «près».