Drame à Gaza «La propagation des maladies infectieuses est devenue hors de contrôle»

ATS

16.10.2025 - 22:24

L'Organisation mondiale de la santé (OMS) a averti que la propagation des épidémies dans la bande de Gaza était «hors de contrôle». Une déclaration faite alors que seuls 13 des 36 hôpitaux du territoire fonctionnent partiellement.

L’OMS a averti que la propagation des épidémies dans la bande de Gaza était «hors de contrôle» (image d’illustration).
L’OMS a averti que la propagation des épidémies dans la bande de Gaza était «hors de contrôle» (image d’illustration).
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Keystone-SDA

Le système de santé à Gaza «a été démantelé» et l'ampleur de la tâche est «colossale», a déclaré la directrice régionale de l'OMS pour la Méditerranée orientale, Hanan Balkhi, dans un entretien avec l'AFP mercredi.

«La propagation des maladies infectieuses est devenue hors de contrôle, qu'il s'agisse de la méningite ou du syndrome de Guillain-Barré -affection rare dans laquelle le système immunitaire du patient attaque les nerfs périphériques-, les diarrhées, les maladies respiratoires», a-t-elle dit. «Beaucoup d'enfants nés au cours des deux dernières années, n'ont, je suppose, reçu aucune dose de vaccins», a-t-elle ajouté.

La bande de Gaza, assiégée par Israël, est en proie à un désastre humanitaire après deux ans de guerre déclenchée le 7 octobre 2023 par l'attaque sans précédent du mouvement islamiste palestinien Hamas sur le sol israélien.

Plus de 800 attaques

Selon les données de l'OMS, la ville de Gaza dépend désormais de huit centres de santé fonctionnant partiellement, le nord de Gaza n'a qu'un seul centre et tous manquent de personnel médical «pour fournir des soins critiques». Les installations de santé à Gaza ont subi, depuis le 7 octobre 2023, plus de 800 attaques, selon les données des Nations unies.

Selon un récent rapport de l'OMS, un quart des blessés recensés depuis octobre 2023, soit environ 167'376 personnes, souffrent de handicaps permanents, dont un quart sont des enfants. Les besoins en santé mentale dans la bande de Gaza ont plus que doublé, mais «les services disponibles ne répondent pas à la demande», selon ce rapport.

Laisser partir les blessés

Alors que les accès à la bande de Gaza restent très restreints malgré l'accord de cessez-le-feu entre Israël et le Hamas entré en vigueur le 10 octobre, Mme Balkhi a appelé les autorités israéliennes à laisser plus de blessés partir en Cisjordanie ou dans les pays voisins pour recevoir des soins.

«Nous avons besoin de plus de carburant à Gaza. Nous avons besoin de plus de nourriture, de plus d'équipements médicaux, de médicaments, de secouristes et de médecins», a-t-elle dit. «Nous espérons vraiment que la paix durera pour pouvoir commencer à travailler».

Le plan initial de réponse de l'OMS prévoit «un soutien immédiat aux centres de soins de santé» publics et spécialisés, «à ceux qui ont subi des blessures et des handicaps à vie, à la prise en charge de la santé mentale» et des syndromes de stress post-traumatique, a-t-elle précisé. Selon elle, la remise à niveau du système de santé nécessitera «des milliards de dollars et des décennies de travail».