Les Ukrainiens continuaient à subir dimanche des coupures massives d'électricité, conséquence des frappes russes répétées. Dans le même temps le ministre russe de la défense a téléphoné à des homologues, une démarche inhabituelle, pour évoquer une «bombe sale».
Des habitants d'un quartier résidentiel dégagent les débris à Mykolaiv, dans le sud de l'Ukraine.
Un blindé ukrainien fait feu près de Bakhmut, dans la région de Donetsk.
Bakhmut, dans la région de Donetsk, samedi après une frappe.
La Russie frappe l'électricité et le carburant ukrainien - Gallery
Des habitants d'un quartier résidentiel dégagent les débris à Mykolaiv, dans le sud de l'Ukraine.
Un blindé ukrainien fait feu près de Bakhmut, dans la région de Donetsk.
Bakhmut, dans la région de Donetsk, samedi après une frappe.
L'opérateur national Ukrenergo a procédé dimanche à des coupures électriques dans la capitale ukrainienne, Kiev, pour «stabiliser» la fourniture en électricité, selon le fournisseur privé d'électricité ukrainien DTEK.
Les coupures, touchant alternativement les différents quartiers de la capitale divisée en trois groupes, ne devaient toutefois pas durer plus de quatre heures, a précisé DTEK, sans exclure toutefois des durées un peu plus longues «en raison de l'importance des dégâts».
Des frappes avant l’hiver
Plus d'un million de foyers ukrainiens ont été privés d'électricité à la suite d'attaques russes contre les infrastructures électriques, avait précisé samedi la présidence d'Ukraine.
Depuis une dizaine de jours, la Russie multiplie les frappes sur le réseau ukrainien, entraînant la destruction d'au moins un tiers de ses capacités, juste avant l'hiver.
Particuliers et entreprises sont par conséquent également appelés à limiter leur consommation électrique en Ukraine.
100'000 tonnes de carburant détruits
Les frappes de l'armée russe ont ciblé et détruit dimanche un dépôt avec 100'000 tonnes de carburant destiné à l'aviation ukrainienne, ainsi que plusieurs dépôts de munitions et un réservoir de pétrole avec du carburant diesel destiné aux véhicules militaires ukrainiens.
«Un dépôt qui abritait plus de 100'000 tonnes de carburant pour les forces aériennes ukrainiennes a été détruit près de la localité de Smela, dans la région de Tcherkassk», dans le centre de l'Ukraine, a annoncé le ministère russe de la Défense dans un communiqué.
Sur le front du dialogue international, le ministre russe de la Défense, Sergueï Choïgou, s'est entretenu dimanche au téléphone avec le ministre français des Armées, Sébastien Lecornu, et son homologue turc, Hulusi Akar, a aussi annoncé l'armée russe dans un communiqué. Dans la foulée, le responsable russe a aussi parlé, chose rare, avec son homologue britannique Ben Wallace.
«Bombe sale» et échanges d'une intensité inédite
Il s'agit d'échanges d'une intensité inédite en un seul jour pour le ministre russe de la Défense depuis le début de l'offensive russe en Ukraine fin février.
Lors de la conversation avec M. Lecornu, le ministre russe a dénoncé la situation en Ukraine «qui a une tendance à une escalade incontrôlable», selon le communiqué.
Il a également fait part à tous ses interlocuteurs de «ses préoccupations liées à d'éventuelles provocations de la part de l'Ukraine avec recours à une 'bombe sale'» sur leur territoire, pour en faire porter la responsabilité à la Russie».
Sébastien Lecornu a rappelé que «la France (refusait) toute forme d'escalade, singulièrement nucléaire».
Vendredi, Sergueï Choïgou s'était aussi entretenu au téléphone avec son homologue américain, Lloyd Austin.
Régions transfrontalière russes en alerte
La Russie fait actuellement face à une vaste contre-offensive ukrainienne et dénonce une «augmentation considérable» des tirs ukrainiens sur plusieurs régions russes frontalières, dont celle de Belgorod, mais aussi celle de Koursk et de Briansk.
Deux lignes de défense ont été construites dans la région russe de Koursk pour faire face à une éventuelle attaque des forces ukrainiennes, a annoncé dimanche le gouverneur de la région, Roman Starovoït. «Nous sommes prêts à faire face à toute atteinte à notre territoire», a-t-il assuré.
Le gouverneur de la région frontalière russe de Belgorod avait aussi annoncé samedi le début de construction d'une ligne de défense.
Samedi, deux personnes avaient été tuées dans les frappes ukrainiennes contre des infrastructures civiles dans la région de Belgorod, selon les autorités locales.
Kherson évacuée
Les autorités prorusses de la région de Kherson, annexée par la Russie dans le sud de l'Ukraine, ont appelé samedi les civils à quitter «immédiatement» la capitale régionale, face à l'avancée des forces de Kiev.
Les évacuations vers la rive gauche du fleuve Dniepr, qui borde Kherson, sont en cours depuis mercredi.
Une personne a été tuée dimanche dans l'explosion d'un engin artisanal accroché à un poteau dans une rue à Kherson, ont indiqué les autorités d'occupation prorusse.
Kherson est la première ville importante à avoir été prise par les forces russes au début de leur offensive lancée le 24 février.