Péninsule coréenne La tension monte entre Pyongyang et Séoul

ATS

17.6.2020 - 05:49

L'armée nord-coréenne a indiqué qu'elle allait déployer des unités dans la station touristique du mont Kumgang et dans le complexe de Kaesong (archives).
L'armée nord-coréenne a indiqué qu'elle allait déployer des unités dans la station touristique du mont Kumgang et dans le complexe de Kaesong (archives).
Source: KEYSTONE/AP

La Corée du Nord a continué mercredi à faire monter la tension, en menaçant de renforcer sa présence militaire à sa frontière sud, après avoir démoli le bureau de liaison avec la Corée du Sud la veille. Elle a aussi annoncé vouloir reconstruire des postes de garde.

Pyongyang a en outre affirmé avoir rejeté une proposition qu'elle aurait reçue du président sud-coréen Moon Jae-in d'envoyer un émissaire pour des discussions. Kim Yo-jong, la puissante soeur du leader nord-coréen Kim Jong-un, y a vu «une proposition sinistre et manquant de tact», selon l'agence nord-coréenne KCNA.

L'armée nord-coréenne a de son côté affirmé qu'elle allait reprendre les manoeuvres militaires dans la zone frontalière et qu'elle se préparait à envoyer des tracts en direction du Sud.

Des appels au calme ont émané des grandes capitales occidentales après la démolition mardi par Pyongyang du bureau de liaison intercoréen qui avait été ouvert dans la ville nord-coréenne de Kaesong en septembre 2018. Il était alors un des symboles de l'extraordinaire détente apparue cette année-là sur la péninsule.

Ce bureau était le résultat d'un accord entre MM. Kim et Moon qui avaient tenu trois sommets en l'espace de quelques mois. Au plus fort de son activité, ce bureau réunissait deux délégations du Nord et du Sud composées chacune d'une vingtaine de fonctionnaires.

Il s'agissait du premier instrument physique permanent de communication et était destiné à développer les relations intercoréennes, améliorer les relations entre les Etats-Unis et le Nord, et apaiser les tensions militaires.

Fiasco du dernier sommet Kim-Trump

Mais les relations Nord-Sud n'ont cessé de se dégrader dans la foulée du fiasco du deuxième sommet entre le président américain Donald Trump et M. Kim, en février 2019 à Hanoï. Certains experts soupçonnent le Nord de chercher désormais à créer de toutes pièces une crise pour obtenir des concessions, sur fond d'impasse dans les négociations internationales sur ses programmes nucléaires.

L'armée nord-coréenne a indiqué qu'elle allait déployer des unités dans la station touristique du mont Kumgang et dans le complexe de Kaesong. Ces deux zones hébergeaient auparavant certains des plus importants projets de la coopération intercoréenne.

Le porte-parole de l'armée nord-coréenne a aussi indiqué que les postes de garde, qui avaient été retirés de la zone démilitarisée (DMZ) dans le cadre d'un accord intercoréen conclu en 2018, allaient être rétablis pour «renforcer la surveillance de la ligne de front. Les unités d'artillerie, notamment dans les zones maritimes, reprendront «tous les types d'exercices militaires réguliers».

La guerre de Corée (1950-1953) a été ponctuée par un armistice, non par un accord de paix, ce qui signifie que les deux voisins sont encore, techniquement, en état de guerre.

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