«Nous sommes en retard»La vaccination des enfants dans le monde stagne, alerte l'ONU
ATS
15.7.2024 - 06:17
Les taux de vaccination des enfants dans le monde stagnent, alerte l'ONU lundi. Ils n'ont toujours pas retrouvé leur niveau d'avant la pandémie de Covid-19.
15.07.2024, 06:17
15.07.2024, 06:25
ATS
Comparé au niveau de 2019, 2,7 millions d'enfants de plus n'avaient toujours pas été vaccinés ou de façon incomplète en 2023, ont affirmé le fonds des Nations unies pour l'enfance (UNICEF) et l'Organisation mondiale de la santé (OMS) dans un communiqué conjoint.
«Les dernières tendances démontrent que de nombreux pays continuent de négliger trop d'enfants», a déploré la directrice générale de l'UNICEF, Catherine Russell.
En 2023, seuls 84% des enfants de la classe d'âge qui auraient dû recevoir ce vaccin, soit 108 millions, ont effectivement reçu trois doses du vaccin contre la diphtérie, le tétanos et la coqueluche (DTP), la troisième dose servant de marqueur clé de la couverture vaccinale mondiale, selon les données publiées par les agences de la santé et de l'enfance de l'ONU.
Ce pourcentage n'a pas évolué depuis 2022, ce qui signifie que les modestes progrès observés cette année-là, après la forte baisse due à la crise du Covid-19, ont «marqué le pas», soulignent les agences de l'ONU. Ce taux était de 86% en 2019, avant la pandémie.
«En retard»
«Nous sommes en retard», a admis Kate O'Brien, responsable de la vaccination à l'OMS. «La couverture vaccinale mondiale n'a pas encore complètement récupéré du recul historique observé au cours de la pandémie», a-t-elle expliqué.
En 2023, 14,5 millions d'enfants dans le monde étaient dits «zéro dose», un nombre en hausse puisqu'ils étaient 13,9 millions en 2022 et 12,8 millions en 2019, selon les données publiées lundi. «Cela met en danger la vie des enfants les plus vulnérables», a averti Kate O'Brien.
La moitié des enfants non vaccinés dans le monde vivent dans 31 pays touchés par des conflits, où ils sont particulièrement exposés à certaines maladies évitables, en raison de l'insécurité et d'un accès insuffisant à l'alimentation et aux services de santé.
Dans ces pays, les enfants ont également beaucoup plus de chances d'être privés des doses de rappel nécessaires.
Ces disparités de couverture vaccinale favorisent le développement de certaines maladies comme la rougeole, l'une des maladies les plus infectieuses.
«Les épidémies de rougeole sont un signe avant-coureur des lacunes existantes en matière de vaccination, qui frappent en premier les plus vulnérables», déclare le directeur général de l'OMS, Tedros Adhanom Ghebreyesus, dans le communiqué.
Plus de 300'000 cas de rougeole ont été recensés en 2023, soit près de trois fois plus que l'année précédente, a fait valoir Ephrem Lemango, responsable de la vaccination à l'UNICEF.