Fusillade à Strasbourg La vie reprend son cours à Strasbourg

ATS

14.12.2018 - 20:55

Emmanuel Macron a déposé soir une rose blanche devant le mémorial improvisé par les passants devant la statue du général Kléber, à Strasbourg.
Emmanuel Macron a déposé soir une rose blanche devant le mémorial improvisé par les passants devant la statue du général Kléber, à Strasbourg.
Source: KEYSTONE/EPA/RONALD WITTEK

La vie reprenait son cours vendredi à Strasbourg, après la mort de l'auteur de l'attaque commise mardi soir sur le marché de Noël. Cet attentat, qui a fait quatre morts, a été revendiqué par le groupe Etat islamique, mais le gouvernement doute de son implication.

Le ministre de l'Intérieur Christophe Castaner a jugé cette revendication "totalement opportuniste". L'EI, qui appelle régulièrement à viser les pays membres de la coalition internationale antidjihadiste en Syrie et en Irak, a affirmé jeudi soir que l'assaillant de 29 ans était l'un de ses "soldats".

Le bilan de l'attaque s'est alourdi vendredi. Une quatrième victime, un journaliste italien qui était dans un état critique depuis mardi soir, a succombé à ses blessures, a annoncé le parquet de Paris. Une cinquième est en état de mort cérébrale. Onze autre personnes avaient été blessées dont quatre étaient encore hospitalisées vendredi matin.

Retrouvé "presque par hasard"

L'auteur de l'attaque a été "neutralisé" par une patrouille de police après 48 heures de traque. Les recherches ont pu se concentrer sur le quartier du Neudorf grâce notamment à deux des 800 signalements reçus à la suite de l'appel à témoins lancé mercredi soir.

La patrouille est tombée presque par hasard sur Cherif Chekatt. L'homme a détecté la présence du véhicule de police et fait mine d'entrer dans un immeuble. La patrouille a rebroussé chemin et remarqué qu'il ne parvenait pas à ouvrir la porte.

Les policiers se sont alors fait connaître et l'homme s'est retourné en pointant son arme sur eux "pour tirer", a expliqué devant la presse le procureur de la République de Paris, Rémy Heitz, qui supervise l'enquête. Un projectile a atteint la voiture de police.

Deux policiers ont alors riposté et tué Cherif Chekatt, qui a été formellement identifié grâce à ses empreintes digitales. Selon M. Heitz, les enquêteurs ont saisi sur lui un revolver ancien chargé de six munitions, dont cinq percutées - l'arme à feu qu'il a aussi utilisée mardi soir -, un couteau et huit autres balles de 8 mm.

Complicités ?

L'enquête devra élucider si le tueur a bénéficié d'éventuelles complicités "susceptibles de l'avoir aidé ou encouragé dans la préparation de son passage à l'acte" et "de voir s'il a pu bénéficier de soutiens dans sa fuite", a souligné Rémy Heitz.

A ce stade, sept personnes sont toujours en garde à vue: le père, la mère et deux des frères de Cherif Chekatt interpellés dès la nuit de mardi à mercredi, et trois membres de son proche entourage.

Selon Christophe Castaner, "rien n'indique" à ce stade que le tueur ait été "intégré dans un réseau" ou ait bénéficié de "protections particulières" dans ce cadre.

Quand les gendarmes se sont présentés mardi matin à son domicile, c'était dans le cadre d'une enquête pour tentative d'homicide lors d'une opération punitive en relation avec une affaire de contrefaçon, selon des sources proches de l'enquête. "C'est là où, quelque part, il est peut-être rattrapé par sa radicalisation", a estimé Christophe Castaner sur Europe 1.

Strasbourg "redresse la tête"

Le président Emmanuel Macron s'est, lui, rendu en fin d'après-midi à Strasbourg. Il s'est recueilli en hommage aux victimes et a déposé une rose blanche devant le mémorial improvisé par les passants devant la statue du général Kléber. Il a également salué des membres des forces de l'ordre avant un bain de foule au marché de Noël, rouvert dans la matinée après deux jours de fermeture.

La manifestation a retrouvé son ambiance rituelle, n'étaient la présence de Christophe Castaner et la Marseillaise entonnée par le public. La décision de relancer la 449e édition du marché de Noël avait été prise la veille d'un commun accord entre la ville et les services de l'Etat.

"Nous avons pris cette décision pour l'honneur de Strasbourg, pour l'honneur de la France, pour faire en sorte que face à des attaques aussi violentes que celle que nous avons subie mardi, nous puissions montrer que notre pays, notre République savait redresser la tête", a dit le ministre de l'intérieur.

Le plan Vigipirate a par ailleurs été ramené au niveau "Sécurité renforcée-Risque attentat" après avoir été porté mardi au stade "Urgence attentat".

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