PressionL'Autorité palestinienne veut une «avancée» suisse sur un Etat
ATS
15.10.2025 - 11:20
L'Autorité palestinienne demande à la Suisse de «s'avancer» sur un Etat palestinien. Elle veut aussi que Berne fasse pression pour que les élections palestiniennes d'ici un an aient lieu partout, y compris à Jérusalem-Est.
L'ancien Premier ministre palestinien Mohammad Chtayyeh est venu en mission officielle en Suisse pour pousser Berne à la reconnaissance d'un Etat palestinien.
ATS
Keystone-SDA
15.10.2025, 11:20
15.10.2025, 11:57
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«Le rôle de la Suisse est important et crucial», a affirmé mercredi l'émissaire du président Mahmoud Abbas, Mohammad Chtayyeh, aux correspondants accrédités à l'ONU à Genève (ACANU) au lendemain de sa visite à Berne. Il a rencontré mardi le conseiller fédéral Ignazio Cassis et la présidente du Conseil national Maja Riniker (PLR/AG) et remis un message pour la présidente de la Confédération Karin Keller-Sutter.
La Suisse est le pays «où se trouvent les agences onusiennes et qui est dépositaire des Conventions de Genève» et doit «avancer» vers la reconnaissance d'un Etat palestinien, a dit l'ancien premier ministre palestinien. Berne a toujours considéré que celle-ci devrait être décidée à la fin d'un processus de réformes que M. Chtayyeh est venu à nouveau expliquer.
«Les Suisses se sont montrés intéressés sur la future Constitution, sur les élections», ajoute encore l'émissaire de M. Abbas. Et Berne a promis de contribuer à la reconstruction de la bande de Gaza, sans donner de chiffres. M. Cassis «comprend très bien la situation» et «je suis sûr que la Suisse sera aussi généreuse qu'elle l'a été jusqu'à présent», dit M. Chtayyeh.
Lui-même fait partie du comité chargé de rendre un projet de Constitution d'ici au 15 novembre. Il est arrivé mardi à Berne au moment où l'initiative pour la reconnaissance d'un Etat palestinien était dévoilée. «Nous encourageons cela», a-t-il affirmé au sujet du scénario d'un vote populaire, alors que la Suisse est l'un des 34 pays à ne pas avoir encore reconnu un Etat palestinien.
Avant de se rendre aux Pays-Bas et en Autriche, M. Chtayyeh est venu avec un autre message. Il attend de la Suisse qu'elle fasse pression avec le président américain Donald Trump et des pays européens pour qu'Israël permette dans un an des élections dans tous les territoires palestiniens. Y compris Jérusalem-Est.
L'ancien premier ministre ne sera pas candidat à la présidence palestinienne. «Nous avons besoin d'une nouvelle génération aux commandes», dit-il.
L'Autorité palestinienne n'est pas entièrement satisfaite du plan Trump signé en Egypte. «C'est une déclaration de principes» mais elle est insuffisante parce qu'il manque «une feuille de route pour mettre un terme à l'occupation israélienne» en Cisjordanie, pour laquelle Ramallah veut une conférence internationale, et des indications sur la reconstruction de la bande de Gaza, dit l'ancien premier ministre.
Il ne s'oppose pas à une Force internationale à Gaza tant que celle-ci oeuvre à une future Palestine unifiée. Il répète aussi que le Hamas n'a aucun avenir dans ce territoire palestinien. L'Autorité palestinienne est prête à récupérer les armes du groupe islamiste radical si celui-ci ne veut pas mener le désarmement auprès d'une entité internationale.
M. Chtayyeh ajoute ne pas «faire beaucoup confiance aux Israéliens», alors que l'Autorité palestinienne est, selon lui, incontournable pour un «succès» des prochaines étapes. L'Etat hébreu a «rompu de précédents accords», insiste-t-il. Et il se dit inquiet pour la reconstruction de Gaza, alors qu'une conférence de donateurs doit avoir lieu en Egypte.
«Nous allons être en compétition» avec la Syrie, le Yémen ou encore le Soudan, redoute-t-il. Il appelle la communauté internationale à répondre aux défis pour les Palestiniens.