Crise politiqueLe blocage des routes provoque pénuries et inflation au Pérou
ATS
26.1.2023 - 06:57
Les pénuries et l'inflation s'aggravent dans plusieurs régions du sud du Pérou en raison des nombreux barrages routiers dressés par les manifestants. Ils continuent de réclamer inlassablement la démission de la présidente Dina Boluarte.
Keystone-SDA
26.01.2023, 06:57
ATS
De nouveaux affrontements ont éclaté mercredi pendant une nouvelle journée nationale de protestation, alors que la crise est entrée dans sa sixième semaine.
Dans la région d'Ica, à 250 km au sud de Lima, une bataille rangée a opposé des protestataires qui bloquaient la route panaméricaine et les forces de l'ordre qui tentaient de les disperser. Les manifestants encagoulés ont lancé des pierres contre les policiers, qui ont tiré des gaz lacrymogènes, selon des images télévisées.
Mardi, la capitale Lima avait été le théâtre des plus violentes manifestations depuis le début des troubles. Les manifestants exigent la démission de la présidente, la dissolution du Parlement, l'organisation de nouvelles élections, malgré l'avancée de celles-ci à 2024, et la création d'une assemblée constituante. En six semaines de crise, les affrontements ont fait 46 morts, dont un policier.
Plus de gaz
Selon les autorités, 85 points de blocages routiers étaient recensés dans la nuit de mercredi à jeudi dans neuf des 25 régions du Pérou. L'aéroport de Cuzco, capitale touristique du pays, a été fermé mardi soir, mais a pu rouvrir mercredi. Ceux de Puno et d'Arequipa restent fermés.
L'impossibilité d'échanges de marchandises, notamment dans les régions du sud, épicentre de la contestation, ont commencé à provoquer pénuries et hausses des prix. Il n'y a plus de gaz de pétrole liquéfié (GPL), principal carburant des véhicules au Pérou, dans les stations-service services d'Arequipa, Tacna et Puno.
Dans la région de Puno, à 1350 km au sud de Lima et théâtre des manifestations les plus violentes qui ont fait 18 morts, les prix des tomates et pommes de terre, aliments de base, ont triplé.
Les troubles ont commencé le 7 décembre après la destitution et l'arrestation du président socialiste Pedro Castillo, accusé d'avoir tenté un coup d'Etat en voulant dissoudre le Parlement qui s'apprêtait à le chasser du pouvoir.