Sous la pression internationale, le Brésil est entré en action dimanche en Amazonie. Deux avions C-130 Hercules ont commencé à larguer des dizaines de milliers de litres d'eau au-dessus de la forêt tropicale où le nombre d'incendies progressait encore.
Des manifestations étaient prévues dans plusieurs villes brésiliennes, comme Rio de Janeiro et Belo Horizonte (sud-est) en défense du «poumon de la planète» après celles de vendredi en Europe. Les pays du G7 ont eux annoncé une aide à l'Amazonie «le plus vite possible».
Le président Jair Bolsonaro, qui avait reçu une offre d'aide de l'allié américain, a remercié dans un tweet en fin de matinée «les dizaines de chefs d'Etat qui (...) vont nous aider à surmonter la crise qui intéresse seulement ceux qui veulent affaiblir le Brésil».
Couvercle de fumée
Première action concrète prise par le gouvernement brésilien: deux C-130 Hercules capables de transporter 12'000 litres d'eau et de produit retardant ont été déployés en matinée par la Force aérienne brésilienne (FAB), a annoncé le ministère de la Défense. Ces bombardiers d'eau opèrent à basse altitude à partir de la ville de Porto Velho, dans l'Etat de Rondonia (nord-ouest), qui s'est encore réveillée sous un inquiétant couvercle de fumée.
Le nombre d'incendies a augmenté de 1130 dans tout le Brésil en 24 heures, selon l'Institut national de recherche spatiale (INPE). Les derniers chiffres arrêtés samedi soir font état de 79'513 feux de forêt depuis le début de l'année au Brésil, dont un peu plus de la moitié en Amazonie.
Des régions de Rondonia, Etat frontalier de la Bolivie, sont en proie à des incendies incontrôlables. Ces feux envoient des colonnes de fumées dans le ciel et d'énormes quantités de carbone, ont constaté des journalistes de l'AFP.
43'000 soldats
Jusqu'à présent, sept Etats, dont celui de Rondonia, ont fait appel à l'armée. Quelque 43'000 soldats basés en Amazonie sont disponibles pour combattre les incendies, a déclaré le ministre de la Défense Fernando Azevedo e Silva. Les gouverneurs des Etats touchés ont demandé d'urgence un «soutien matériel» à Jair Bolsonaro qui les avait accusés cette semaine de «connivence» avec les auteurs d»'incendies criminels».
Le gouvernement a débloqué des fonds d'urgence de 38 millions de réais (9 millions de francs) pour les opérations anti-incendie menées par le ministère de la Défense. Le ministre de la Justice et de la sécurité publique, Sergio Moro, a donné le feu vert au déploiement d'effectifs policiers contre la déforestation illégale en Amazonie.
La déforestation accélérée, corrélée à la saison sèche, explique l'ampleur de ces incendies. Le gouvernement de Jair Bolsonaro encourage les cultures et l'élevage bovin dans la plus grande forêt tropicale de la planète.
«Poumon vital pour notre planète»
Les incendies en Amazonie ont provoqué une vive émotion sur la scène internationale. Divers pays, la France en tête, ont critiqué Jair Bolsonaro au cours de la semaine écoulée pour son inaction, exigeant de lui une réaction immédiate.
Au sommet du G7 à Biarritz (sud-ouest de la France), les pays du G7 se sont dits dimanche d'accord pour «aider le plus vite possible les pays frappés par les feux». Environ 60% de l'Amazonie se trouve en territoire brésilien. Le pape François s'est dit dimanche «inquiet» pour «ce poumon vital pour notre planète».
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