Brexit Le Brexit sème le chaos à Londres

ATS

27.3.2019 - 23:56

Les députés britanniques ont rejeté mercredi soir toutes les options sur le Brexit qu'ils avaient eux-mêmes proposées. Abattant sa dernière carte, la Première ministre Theresa May a mis sa démission dans la balance pour les convaincre de voter son accord de divorce.

En s'engageant ainsi à démissionner, la dirigeante conservatrice cède aux appels de nombreux élus de son parti qui conditionnaient leur soutien au texte à son départ. Mais son succès reste très incertain, le parti nord-irlandais DUP, son allié au Parlement, ayant fait savoir dans la soirée qu'il ne «soutiendrait pas» cet accord, après l'avoir qualifié de «toxique». Et d'autres Brexiters purs et durs ont signalé leur intention ne pas suivre l'exécutif.

Son annonce «prouve que dans ses négociations chaotiques sur le Brexit elle a mis la gestion de son parti avant l'intérêt du public», a réagi le chef du parti d'opposition travailliste, Jeremy Corbyn.

Destiné à mettre en oeuvre en douceur le Brexit et âprement négocié pendant des mois avec Bruxelles, le texte a déjà été rejeté massivement à deux reprises par la Chambre des communes. Des défaites humiliantes qui avaient contraint Mme May à demander à l'UE un report de la date du Brexit, initialement prévu le 29 mars, au 12 avril au plus tôt.

Chance «réaliste»

«Il y a le désir d'une nouvelle approche, d'un nouveau leadership» pour la prochaine phase des négociations du Brexit, qui doit déterminer la future relation du Royaume-Uni avec l'UE, a-t-elle ainsi déclaré peu avant les débats au Parlement. «Je n'y ferai pas obstacle», a assuré la dirigeante, selon un communiqué de Downing Street.

Mme May a appelé une nouvelle fois les Tories à «soutenir l'accord afin que nous puissions accomplir notre devoir historique: respecter la décision du peuple britannique de quitter l'Union européenne», prise lors du référendum du 23 juin 2016.

Dans la journée, les services de la Première ministre avaient répété que le texte ne serait soumis à un nouveau vote, peut-être jeudi ou vendredi, que s'il avait une chance «réaliste» d'être approuvé.

En désaccord total

Si elle est encore loin de pouvoir garantir l'adoption de son accord, Theresa May a pu constater qu'aucune autre solution ne se dégageait au Parlement: lors d'une série de votes indicatifs, les députés ont voté contre huit scénarios alternatifs dans une atmosphère survoltée. Parmi ces options, formulées par les élus, figuraient une sortie sans accord, un renoncement au Brexit ou encore l'organisation d'un référendum sur l'accord de divorce qui sera choisi.

Le ministre chargé du Brexit Steve Barclay en aussitôt conclu que ces votes «renforçaient» la position du gouvernement. «C'est pour cette raison que j'exhorte tous les députés, dans l'intérêt national, à soutenir l'accord de la Première ministre», a-t-il dit.

Les députés ont aussi entériné mercredi le report de la date du Brexit, initialement prévu le 29 mars, après l'accord donné la semaine dernière par les dirigeants européens. Les 27 ont présenté à Mme May une alternative: soit l'accord est adopté et le report sera de courte durée, jusqu'au 22 mai; soit l'accord est rejeté, et Londres aura jusqu'au 12 avril pour présenter une alternative et demander un nouveau report, qui impliquerait la tenue d'élections européennes dans le pays fin mai. Sinon, ce sera une sortie sans accord.

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