Iran Le calme semble revenir en Iran

ATS

21.11.2019 - 14:17

Retour au calme apparent en Iran après des violences ayant touché une centaine de villes.
Retour au calme apparent en Iran après des violences ayant touché une centaine de villes.
Source: KEYSTONE/AP/VAHID SALEMI

Les Gardiens de la Révolution ont loué jeudi l'action «rapide» des forces armées face aux «émeutiers» en Iran. L'internet y reste largement inaccessible en dépit d'un retour au calme apparent après des violences ayant touché une centaine de villes.

Après plusieurs jours de manifestations déclenchés vendredi, quelques heures après l'annonce subite d'une forte hausse du prix de l'essence, l'Etat avait affirmé mercredi être sorti victorieux d'un «complot» ourdi à l'étranger. Jusqu'à présent les autorités ont confirmé la mort de cinq personnes, mais l'ONU a dit craindre que «des dizaines» de personnes aient été tuées dans les heurts.

Selon les Gardiens de la Révolution, l'armée idéologique de la République islamique d'Iran, «des incidents, petits et grands [...] ont eu lieu dans [un peu] moins de cent villes» auxquels il a été mis fin «en moins de 24 heures, et dans certaines villes en 72 heures.»

«C'est le résultat de la perspicacité et de l'action rapide des forces armées et des forces de l'ordre», jugent les Gardiens, ajoutant que les «principaux meneurs» ont été arrêtés dans les provinces de Téhéran, et d'Alborz (limitrophe de la capitale) ainsi qu'à Chiraz (centre-sud).

«Chaque émeutier, où qu'il se trouve en Iran, sera identifié et puni», a averti le contre-amiral Ali Chamkhani, secrétaire du Conseil suprême de la sécurité nationale, cité par l'agence Mehr.

Depuis mercredi, la télévision d'Etat n'a diffusé aucune nouvelle image mettant en cause la violence des contestataires, montrant plutôt des manifestations «spontanées» de soutien aux autorités. Selon ces images, de tels rassemblements ont ainsi eu lieu à Qom, Ispahan, Chiraz et Kerman (centre), ainsi qu'à Bandar Abbas (sud). L'agence semi-officielle Isna a fait état d'un autre à Karaj, près de Téhéran.

Nombre de morts

Les troubles sont partis après l'annonce d'une réforme du mode de subvention de l'essence, censée bénéficier aux ménages les moins favorisés mais s'accompagnant d'une très forte hausse du prix à la pompe. Ils sont survenus alors que l'Irak, voisin de l'Iran, est touché par une vague de contestation populaire d'une ampleur inédite dénonçant l'inaction des autorités pour régler leurs problèmes ainsi que l'ingérence de Téhéran dans les affaires irakiennes.

Les autorités ont jusqu'ici confirmé la mort de quatre membres des forces de l'ordre et un civil depuis le début des troubles vendredi dernier. L'ONU, de son côté, a dit craindre que «des dizaines» de personnes aient été tuées dans les heurts.

L'organisation de défense des droits humains, Amnesty International, a accusé le pouvoir d'avoir recouru excessivement «à la force létale pour écraser des manifestations largement pacifiques» et estime qu'au moins 106 contestataires» auraient été tués.

«Toute violence est inacceptable»

Bruxelles a dit attendre «des forces de sécurité iraniennes qu'elles fassent preuve de la plus grande retenue dans la gestion des manifestations». Pour l'UE, «toute violence est inacceptable» et «les droits à la liberté d'expression et de réunion doivent être garantis».

L'accès à l'internet mondial restait largement coupé jeudi alors que sur Twitter fleurissent des mots-dièse comme #Internet4Iran («Internet pour l'Iran») demandant la fin de ce couvre-feu numérique.

Dans ce qui pourrait annoncer un début de rétablissement de la connexion, Isna a indiqué à la mi-journée que l'accès à des services comme «WhatsApp et Instagram» avait été rétabli dans la province d'Hormozgan (sud).

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