Aide humanitaire Le CICR redoute la situation au Venezuela

ATS

17.9.2019 - 10:30

Le président du CICR Peter Maurer redoute qu'à plus long terme l'intervention au Venezuela doive s'élargir.
Le président du CICR Peter Maurer redoute qu'à plus long terme l'intervention au Venezuela doive s'élargir.
Source: KEYSTONE/SALVATORE DI NOLFI

Le CICR fait état «d'avancées» dans l'accès aux détenus vénézuéliens. Mais son président Peter Maurer a redouté mardi à Genève une situation où il faudra progressivement «élargir l'intervention». Il mentionne aussi des «efforts» au Cachemire, sans en dire davantage.

Au Venezuela, le Comité international de la Croix-Rouge (CICR) oeuvre en soutien à la Croix-Rouge locale sur les infrastructures médicales et du matériel. Il rend visite aussi aux détenus. Malgré des avancées, «je redoute que le Venezuela soit une de ces situations dans laquelle (...) on va élargir l'intervention», a dit M. Maurer devant les correspondants accrédités auprès de l'ONU.

En un an, le CICR a quadruplé son enveloppe sur place et le nombre de personnes a doublé en quelques mois. Son président attend une amélioration politique pour avoir davantage d'indications sur les défis humanitaires à plus long terme.

Au Cachemire, le ministre pakistanais des Affaires étrangères avait appelé récemment à Genève l'Inde à donner un accès sans entrave au CICR dans ce territoire dont New Delhi a révoqué le statut d'autonomie. «On fait des efforts» actuellement, a relevé M. Maurer, sans pouvoir en dire davantage.

Plus largement, de retour d'Afrique, le président de l'organisation a relevé que le CICR dialogue de manière opérationnelle avec 561 groupes armés non étatiques dans le monde, dont près de la moitié dans cette zone. Bien davantage que celui des quelques dizaines d'Etats avec lesquels l'organisation a affaire dans ses interventions.

M. Maurer a annoncé l'ouverture d'une délégation à part entière et de deux bureaux au Burkina Faso dès janvier prochain. Il mentionne l'une des crises «les moins visibles mais les plus inquiétantes». Toute la région est «instable», dit-il.

Le CICR contribue à rétablir un système de distribution à Maiduguri, au nord du Nigeria, pour 700'000 des trois millions de personnes de cette ville, dont la population est constituée à moitié de déplacés. L'âge moyen dans les procédures de triage, notamment celle des enfants, a reculé dans la zone. De quoi «alerter» l'organisation.

Autre difficulté qu'il abordera à New York lors de l'Assemblée générale de l'ONU, l'impact du changement climatique se fait clairement sentir sur les conflits et «complexifie» la situation, selon lui. Outre l'assistance d'urgence, il faut contribuer à réhabiliter l'agriculture et rechercher des cultures plus résistantes face à ce défi, dit-il. Les territoires qui peuvent être exploités «bougent» aussi.

Le CICR est de plus en plus exposé à des situations à plus long terme. «Nous restons une organisation humanitaire» mais «nous devons adapter notre réponse», estime M. Maurer.

Or, l'attention publique a diminué sur de nombreux conflits ces dernières années, s'inquiète-t-il. Et le soutien, y compris financier, pour l'assistance est devenu plus difficile. Alors que les affrontements se poursuivent «en Syrie, au Yémen» et dans d'autres régions.

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