Corruption Le Conseil de l'Europe tance Varsovie

ATS

28.1.2019 - 12:17

Le rapport déplore un "phénomène persistant d'influence politique sur les activités policières", alors que les fonctionnaires polonais sont "nommés et démis de leurs fonctions de manière discrétionnaire".
Le rapport déplore un "phénomène persistant d'influence politique sur les activités policières", alors que les fonctionnaires polonais sont "nommés et démis de leurs fonctions de manière discrétionnaire".
Source: KEYSTONE/EPA PAP/RADEK PIETRUSZKA

Le Conseil de l'Europe a exhorté lundi la Pologne à prendre des mesures concrètes pour davantage lutter contre la corruption de ses fonctionnaires. Il déplore un "phénomène persistant d'influence politique sur les activités policières".

Selon un sondage réalisé pour l'Eurobaromètre des institutions européennes en 2017, "58% des Polonais estimaient que la corruption était généralisée et touchait également les politiciens et la police", détaille le rapport publié par le Groupe d'États contre la corruption (Greco), l'un des organes du Conseil de l'Europe.

Parmi ses recommandations principales, le Greco appelle Varsovie à faire de ses "priorités absolues" la création d'un système "d'affectation, de promotion et de licenciement de tous les cadres supérieurs dans la police et les douanes". Ce système serait fondé sur des "critères d'objectivité, de mérite et des procédures transparentes".

Sous l'autorité du Premier ministre

Le rapport déplore un "phénomène persistant d'influence politique sur les activités policières", alors que les fonctionnaires polonais sont "nommés et démis de leurs fonctions de manière discrétionnaire".

Les experts européens notent également qu'il n'existe pas de "règles spécifiques et claires relatives aux cadeaux faits aux hauts fonctionnaires (...): les gens ont relativement peu conscience de ce qui constitue cadeaux et avantages acceptables ou interdits".

Par ailleurs, le bureau anti corruption polonais, qui publie chaque année un rapport d'activité, "ne vérifierait en fait qu'environ 1% des déclarations qu'il reçoit et agirait surtout sur la base d'allégations publiques dans les médias", dénonce le Greco, composé de 48 Etats européens et des Etats-Unis.

Le Greco se déclare "préoccupé de l'indépendance de ce bureau" placé "sous l'autorité du Premier ministre et d'un ministre de liaison".

Pressions sur les médias

Les organisations de la société civile et les médias polonais se disent soucieux de "la remise en cause de leur travail, les limitations de la liberté d'expression et les pressions exercées sur les médias privés". Selon eux, beaucoup de journalistes "ont été licenciés ou contraints à la démission", souligne l'organisation paneuropéenne.

Celle-ci invite les autorités polonaises "à lui soumettre un rapport sur les mesures adoptées pour mettre en oeuvre ses recommandations avant le 30 juin 2020", afin qu'elle les évalue.

La Pologne, membre du Greco depuis 1999, a déjà été évaluée à quatre reprises. Les experts européens saluent néanmoins certains progrès, comme la mise en place d'un "programme anti corruption pour 2018-2020" et une "amélioration de la transparence dans l'interaction avec les lobbys".

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