Coronavirus Le coronavirus continue de se propager

ATS

26.2.2020 - 19:49

Masques et gels désinfectants se vendent désormais à prix d'or en Italie.
Masques et gels désinfectants se vendent désormais à prix d'or en Italie.
Source: KEYSTONE/EPA/ETTORE FERRARI

Le nouveau coronavirus progresse inexorablement: il a débarqué en Amérique latine, jusqu'ici épargnée par l'épidémie, en y entrant par le Brésil. Il continue à se propager en Europe et en Asie, attisant l'anxiété dans le monde entier.

La bourse de Sao Paulo, la plus grande mégapole d'Amérique latine avec 12 millions d'habitants, a aussitôt réagi en chutant de plus de 5% à la mi-séance. Le malade brésilien, un sexagénaire de Sao Paulo, avait séjourné en Italie, pays européen le plus touché.

Le Pakistan, pays frontalier à la fois de la Chine et de l'Iran, où les décès sont les plus nombreux, a également annoncé mercredi ses deux premiers cas. «Pas besoin de paniquer, les choses sont sous contrôle», a voulu rassurer le conseiller en santé du Premier ministre, Zafar Mirza

Aux Etats-Unis, jusqu'ici relativement épargnés, le président Donald Trump a prévu de s'exprimer sur le coronavirus à minuit (heure suisse). Il a déjà accusé ses opposants démocrates et certains médias de noircir le tableau et d'affoler les marchés, alors que les autorités sanitaires américaines ont pourtant dit s'attendre à une propagation aux Etats-Unis.

Une quarantaine de nations touchées

En Europe, Autriche, Suisse, Croatie, Macédoine du Nord et Grèce sont désormais touchées, et la France a annoncé mercredi son premier mort français qui n'avait pas voyagé dans une zone à risque. Le Covid-19 concerne désormais, Chine mise à part, une quarantaine de nations. Mais l'épidémie semble avoir atteint un pic en Chine: les autorités ont annoncé mercredi 52 nouveaux décès en 24 heures, le chiffre le plus bas depuis plus de trois semaines.

Le nouveau coronavirus a provoqué quelque 80'000 contaminations (dont près de 2800 hors de Chine) et plus de 2700 morts dans le monde, selon des chiffres communiqués mercredi par l'Organisation mondiale de la santé (OMS).

L'Italie, avec plus de 370 cas et 12 morts, apparaît de plus en plus comme une plateforme de diffusion du virus, ce qui a conduit de nombreux pays du continent à renforcer leurs dispositifs de prévention et de confinement.

Les citoyens français revenant des régions italiennes touchées ont ainsi été invités à éviter «toutes les sorties non essentielles» pendant deux semaines après leur retour. Londres a demandé aux voyageurs revenant des zones concernées au nord de l'Italie de s'isoler à domicile et d'en informer les autorités.

Plusieurs pays ont conseillé à leurs citoyens de ne pas se rendre dans les régions touchées d'Italie, notamment l'Espagne, la Grande-Bretagne, l'Autriche, la Hongrie, l'Ukraine, le Luxembourg, la République tchèque et la Roumanie. Alors que Rome a pris des mesures draconiennes, dont la mise en quarantaine de 11 villes du Nord, poumon économique du pays, les entreprises ont dû s'adapter rapidement, en développant notamment le télétravail.

Masques à prix d'or

L'inquiétude est palpable aussi en dehors des entreprises: «Le problème c'est l'économie. On voit les chiffres, cette crise est en train de mettre le pays à genoux», s'inquiète Daniele Vaccari, un jeune pâtissier de Secugnago, un petit village du nord.

Mais d'autres profitent de la crise: masques et gels désinfectants se vendent désormais à prix d'or dans la péninsule, ce qui a conduit la police à saisir documents et données informatiques chez Amazon et eBay. «Super nouvelle! C'est une honte nationale de spéculer sur la peau des Italiens», s'est félicité le président de l'Union nationale des consommateurs Massimiliano Dona.

L'Afrique elle non plus n'est pas épargnée: un Italien arrivé le 17 février en Algérie est devenu la deuxième personne infectée du continent après un premier cas en Egypte.

«Pas de panique»

«Nous ne devons pas tomber dans la panique», a toutefois exhorté mercredi à Rome la commissaire européenne à la Santé Stella Kyriakides, tout en appelant les pays européens à «se préparer à une augmentation des cas et à bien se coordonner».

En Corée du Sud, le nombre de contaminations a encore bondi pour dépasser le millier de cas. Le pays, qui dénombre 12 morts, est le premier foyer mondial de contamination après la Chine. Le bilan s'élève à 1261 personnes touchées, après l'annonce de 284 nouveaux cas dont un soldat américain.

En Iran, le bilan est monté à 19 morts et 139 cas, le plus lourd en dehors de la Chine. Signe de tension, 24 personnes accusées d'avoir répandu en ligne des «rumeurs alarmistes» sur la propagation du coronavirus ont été arrêtées.

L'ONG Reporters sans Frontières a reproché à l'Iran «de refuser de publier le nombre exact des personnes infectées et décédées, et d'empêcher les journalistes de faire leur travail». Dans un contexte de vives tensions entre Washington et Téhéran, le président Hassan Rohani a accusé mercredi les Etats-Unis d'«ajouter un virus, appelé la peur extrême (...), au coronavirus».

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