«Vie de luxe»Le fils du président colombien sera jugé pour blanchiment
ATS
12.1.2024 - 06:43
Le fils aîné du président colombien Gustavo Petro a été formellement inculpé jeudi pour blanchiment d'argent au profit de la campagne présidentielle de son père. La date de son procès n'est pas encore connue.
Keystone-SDA
12.01.2024, 06:43
ATS
La justice accuse Nicolas Fernando Petro d'avoir notamment «acquis, investi, dissimulé, couvert et donné l'apparence de la légalité» à de l'argent obtenu de manière illégale. Une partie de l'argent aurait servi à financer la campagne présidentielle de son père et le reste aurait été utilisé par le fils pour mener une vie de luxe.
L'accusation portée contre lui découle du témoignage de son ex-femme, qui l'accuse d'avoir reçu d'importantes sommes d'argent de Samuel Santander Lopesierra, condamné aux Etats-Unis pour trafic de stupéfiants. Il aurait également reçu de l'argent d'un autre homme, Alfonso Hilsaca, accusé par le passé d'avoir financé des groupes paramilitaires et d'avoir projeté des meurtres.
Père pas au courant
Les votes de la région des Caraïbes, où Nicolas Petro a mené sa carrière politique, ont été décisifs pour la victoire de son père, premier président de gauche de la Colombie.
Lors de l'audience de jeudi, la défense de Nicolas Petro a demandé en vain l'annulation des charges qui pèsent contre lui, arguant d'un manque de clarté dans la présentation par l'accusation des faits qui lui sont reprochés.
Nicolas Petro a été arrêté en juillet 2022 lors d'une opération policière très médiatisée. En liberté surveillée depuis le début août, il a affirmé que son père n'avait pas connaissance des contributions illégales au financement de sa campagne.
La commission d'enquête et d'accusation de la chambre basse du Parlement a parallèlement «ordonné l'ouverture d'une enquête préliminaire contre le président de la République» dans ce dossier. Cette décision constitue le premier pas vers une éventuelle mise en accusation de Gustavo Petro, puis d'entamer un procès en destitution.
Des dizaines d'hommes politiques colombiens ont été condamnés pour leurs liens avec les cartels de la drogue, mais aucun chef de l'Etat colombien n'a jamais été mis en accusation par le Parlement.