Le gouvernement colombien a appelé jeudi à un dialogue entre «tous les segments» de la société après neuf jours de manifestations contre le président conservateur Ivan Duque, qui ont fait au moins 24 morts.
«Il faut écouter tous les secteurs du pays, mais le pays doit également écouter le gouvernement (...) cela comprend ceux qui manifestent, mais aussi ceux qui ne manifestent pas», a déclaré sur les ondes de Blu Radio le conseiller présidentiel Miguel Ceballos, désigné médiateur dans cette crise par le gouvernement.
Des discussions ont débuté mercredi sous sa supervision, avec la participation du Défenseur du peuple, un organisme public de protection des droits, le parquet et des syndicats.
M. Ceballos a assuré qu'il rencontrerait lundi les leaders des manifestations en dehors du siège de la présidence, mais n'a pas confirmé la participation du chef de l'Etat.
Le Comité national de grève, qui a lancé l'appel à la mobilisation, s'est dit prêt à un dialogue direct avec Ivan Duque.
La vague contestataire dure depuis le 28 avril en Colombie : elle s'est initialement levée contre un projet de réforme fiscale qui, selon ses critiques, aurait affecté la classe moyenne et était inopportune en pleine pandémie de Covid-19.
Le président l'a retiré, promettant un nouveau texte sans les points contestés.
Mais le mouvement de contestation qui rassemble des syndicats de divers secteurs, des étudiants, des indigènes, des défenseurs de l'environnement, s'est maintenu sous de nouveaux mots d'ordre.
Les manifestants réclament notamment une amélioration des politiques de santé, d'éducation, de sécurité et dénoncent les abus des forces de l'ordre.
Au moins 24 personnes ont été tuées et quelque 850 blessées depuis le début de ces rassemblements, selon des sources officielles.