Algérie Le «Hirak» reprend la rue en Algérie

ATS

3.1.2020 - 18:33

Une foule importante a défilé sans incident à Alger pour le 46e vendredi consécutif.
Une foule importante a défilé sans incident à Alger pour le 46e vendredi consécutif.
Source: KEYSTONE/AP/BC

Une foule importante a défilé sans incident à Alger pour le 46e vendredi consécutif, au lendemain de la libération surprise de nombreux contestataires et de la formation d'un nouveau gouvernement. Ce dernier a été conspué par les manifestants.

Impossible à évaluer précisément en l'absence de comptage officiel, la mobilisation a semblé, selon un journaliste de l'AFP, plus importante que les deux vendredis précédents, lors desquels elle avait marqué le pas, après l'entrée en fonction du nouveau président Abdelmadjid Tebboune, élu le 12 décembre. La contestation s'était farouchement opposée à ce scrutin.

Le cortège s'est étiré dans plusieurs rues du coeur d'Alger, épicentre du «Hirak». Le «mouvement» populaire de contestation du régime, né le 22 février, a arraché en avril la démission du président Abdelaziz Bouteflika, au pouvoir depuis 20 ans.

«Nos revendications sont légitimes»

Des manifestations se sont également déroulées dans plusieurs autres villes du pays, selon le site d'information TSA (Tout sur l'Algérie). A Alger, les manifestants sont néanmoins apparus moins nombreux que lors des mobilisations exceptionnelles des semaines avant la présidentielle.

«Notre marche est pacifique, nos revendications sont légitimes», ont-ils scandé, continuant de réclamer l'instauration d'une «période de transition» pour démanteler le «système» au pouvoir en Algérie depuis son indépendance en 1962.

Plusieurs militants emprisonnés sont sortis de prison jeudi à la faveur d'une vague surprise de libérations ordonnées par les tribunaux à travers le pays. Ils ont pris part à la marche algéroise, selon des images relayées sur les réseaux sociaux.

«Algérie nouvelle»

Selon la télévision nationale, 76 personnes incarcérées dans le cadre du «Hirak» -en attente de procès ou déjà condamnées- ont été remises en liberté jeudi, majoritairement à Alger. Réclamée en vain depuis des mois par la contestation, cette mesure, interprétée comme un geste d'apaisement, a précédé l'annonce dans la soirée du premier gouvernement du nouveau président, deux semaines jour pour jour après son entrée en fonctions.

Elu sur fond d'abstention record, lors d'un scrutin considéré par la contestation comme une manoeuvre du «système» pour se régénérer, M. Tebboune a, au soir de sa victoire électorale, tendu la main au «Hirak», mouvement sans structure formelle, l'invitant à «un dialogue pour bâtir une Algérie nouvelle».

Dévoilée jeudi soir, la composition de son premier gouvernement est cependant loin du renouvellement de génération promis. Ni cette annonce ni la libération des détenus n'ont entamé la détermination des manifestants à Alger.

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